Blog 4 – Janvier 2014

Grosse pomme. Novembre 2013

Compte rendu de la semaine à NYU 

En fait cette fois-ci, disons-le sans ambages, ce fut franchement un peu décevant et en plus ma forme ne fut pas au top. Un sale truc m’a empêché de marcher et de prendre autant de photos que je voulais. J’en ai pris quand même, rassurez-vous, mais pas autant que les autres fois. Le plus marrant c’est qu’on a eu un mois de novembre hyper clément. Souvenez vous l’année dernière Sandy, l’armée, les maisons détruites, les queues pour prendre de l’essence, la guerre quoi ! 2013, rien de tout ça. Temps frisquet mais pas de neige, pas vraiment de pluie, et encore moins d’ouragan. En fait l’ouragan c’est dans mon corps qu’il a eu lieu. Purée la guigne ! Mais que voulez vous sans épreuves on n’apprécierait rien.
Et moi ce que j’apprécie en premier c’est le vol, l’ambiance à l’aéroport – une fois les formalités de douane passées évidemment, le frisson de quitter la France. Et en plus New York-NYU, ça commence toujours un Dimanche.  
Au moment où j’embarque, tout va bien. Horaires idéaux. On décolle à Orly vers 11h, heure de Paris et on arrive à 13h, heure New York. On a largement le temps de kiffer le dimanche. Avion sympa, toujours Openskies (pas très cher quand on réserve 3 mois à l’avance), full confort, sensation voluptueuse d’espace, toujours 2 sièges pour le prix d’un. Alors qu’au fond en classe éco les sardines s’entassent, en Prem Plus on peut s’allonger, s’étirer, se promener dans le couloir. Manque plus qu’un resto mais là encore bouffe bidon comme d’hab. Faudrait que je pense à apporter des trucs sympas à grignoter. Pour les films on a droit à un IPad, mais beaucoup ne sont pas sous titrés. Dommage. Cela dit, on ne s’ennuie pas. Openskies c’est top, je ne le dirai jamais assez. Faudrait quand même que j’essaie l’A380. Next time. Je connais des jeunes financiers franco-newyorkais qui se le paient et en première en plus pour aller visiter les parents à Paris. Mais ne rêvons pas trop un vol en A380 en première c’est ingérable.

Arrivée, Newark, toujours frustrant de pas pouvoir shooter la vue sur le skyline avant le contrôle passeport. Vue féérique sur Manhattan, mais les panneaux d’interdiction sont comminatoires. Routinier passage à la douane. Je viens faire quoi ? Des études. De quoi ? De chirurgie implantaire. Wow… s’exclame le douanier une fois sur deux ; doivent avoir des problèmes dentaires ces types. Taxi sans problème, trafic fluide, c’est dimanche, Holland tunnel – Lincoln tunnel c’est pour le nord – car mon hôtel est dans Downtown. C’est le Hilton millenium, un monolithe de 57 étages pile face à Ground Zéro. La Freedom Tower – celle qui remplace les Twin Towers – est quasiment achevé, mais pas l’esplanade où des grues géantes continuent de faire un bruit de titans dès 6 heures du mat. Lobby bruyant, sans personnalité, je sens la mouise, me suis-je trompé d’hôtel ? Accueil bidon, jeune fille sans expérience, sans sourire, sans charme, sans réelle amabilité, déco vieillotte. La première chambre qu’on me propose me parait kitsch. En fait elle est supra kitsch avec moquette caca d’oie qui date du 9/11. Je demande à en visiter une autre avec vue sur Brooklyn bridge, mais finalement je me dis troquer une suite contre une chambre simple c’est débile, je la garde, la vue est sympa mais je n’aime pas les vieilles moquettes et les vieux fauteuils qui sentent le renfermé et la poussière. Hôtel très décevant, je vais le déchirer sur Booking, je me dis en ouvrant mes valises. Bon d’accord la vue est splendide. De jour comme de nuit. Et à 180° ! Oui c’est vrai je suis très difficile.


Sitôt arrivé, je prends mon matos photo et je décide d’aller à pied de Ground Zéro à Time Square. Il fait beau et pas encore nuit. Par contre le froid est transperçant. J’y arrive, mais non sans mal. Les quartiers traversés sont fantastiques. Tous les 50 m, je me crois dans une scène de film. New York c’est Disneyland pour adultes.  Je fais une grande boucle de Chinatown à Little Italy et  Soho. 

Puis j’arrive à Washington Square Park dans Greenwich, 

passe sous l’arche blanche dédié à Georges Washington, qui s’ouvre sur la 5ème avenue – chicos du début à la fin, ah ces entrées classes avec doorman, ça fait rêver ! – qui me mène directement à Flatiron District où le sublime building en forme de fer à repasser regarde vers Broadway qui pointe directement vers Time Square. Arrivé à Times Square, j’essaie de nouveau de prendre des photos de l’effervescence lumineuse, mais c’est peine perdue, trop de contraste, trop de lumière. La violence photonique affole les cellules. Faut revenir au crépuscule ou se trimbaler avec un pied. Tant pis, de toute façon, j’ai faim et froid. Direction le meilleur resto de viande du coin, Le Marais. Il est 6 h de l’après midi. Entretemps, la nuit est tombée et le vent d’hiver genre blizzard s’est renforcé brusquement. Faut vite se mettre à l’abri, le froid ressenti frôle les moins 5. Au Marais, ambiance cosi égale à elle-même. Je retrouve ma table préférée, celle toujours libre et dont personne ne veut car elle est à l’entrée du resto en plein courant d’air. Comme chaque fois, je me commande une entrecôte de bonne taille avec ses french fries et sa sauce béarnaise. Puis arrive Raphael Bettach qui me dit que  Benjamin Perelle ne va pas tarder. Un quart plus tard, nous voila de nouveau réunis et de nouveau pour parler d’implantologie, de dentisterie, de CFAO et bien entendu de laser car Benjamin c’est son dada avec les robots prothésistes.
Rigolade sur rigolade, grâce à Robert (j’ai changé son prénom évidemment),  un des maitres d’hôtel qui font partie des murs. Ce français travaille au Marais depuis l’ouverture. Il est parti de France un peu précipitamment, nous a-t-il confié. Robert aime bien picoler surtout pendant le travail, ça lui met du cœur au ventre. Ce jour-là il était tellement cuit qu’il avait du mal à articuler. Comme il n’y avait pas encore foule, il s’assit à notre table pour nous parler de ses problèmes dentaires ou/et financiers – à New York, on ne rigole pas avec les honoraires, pas comme en France –  mais comme il parlait entre ses chicots, on ne comprenait rien. On avait beau tendre l’oreille et se tordre le cou, rien n’y faisait. Finalement on s’est regardé pour savoir qui pouvait traduire son baragouinage et on a éclaté de rire.
 

Benjamin essayant en vain de déchiffrer. Et pourtant, comme on peut le voir il ne buvait que de l’eau. 

Lundi

NYU à pied comme toujours, mais en me levant lundi matin j’ai une raideur au gros orteil droit. Ça finit par passer. A part ça, je commence aussi à avoir mal au dos et le sac photo pèse soudain des tonnes. Je fais quand même la route à pied avec lui.
Pour une fois, Ken Beecham me reconnait et va se montrer très coopératif avec ma manie de prendre des photos. Il va même commencer à parler de sa retraite et nous dire que lui le WASP parfait est marié depuis 30 ans avec la sœur d’un rabbin. Incroyable. 

Cours du dr Kachalia sur les composites et les collages. Avons-nous bien entendu ? On se regarde furtivement pour se dire que finalement il va peut-être bifurquer sur l’implantologie. Pas du tout. Hors sujet total, intéressant, mais hors sujet. Qu'est-ce-que ça vient faire ici ? D’accord c’est la mode. En France grâce à Tirlet, Attal, Magne et autre Gerdolle, on nous rebat les oreilles à longueur d’année des collages, facettes et autres onlays sublimes qui sont en train de ringardiser les CCM, de les remiser au grenier des antiquités de la prothèse comme jadis le furent les couronnes bagues, mais c’est un autre débat. En tous cas, journée consacrée aux composites, onlays, facettes et autre substituts coronaires alors que nous on est à New York pour qu’on nous parle d’implant. C’est quoi ce piège ? 
Tout le monde se regarde, Raphael l’implanto exclusif qui n’a plus fait de soins depuis des années est encore plus perdu. Je le shoote en flagrant délit de soupir profond et de déprimette.


Bref ça gave tout le monde. Quel rapport avec l’implantologie ? On ne s’est pas tapé 7000 kms pour qu’on nous parle de composites ! Mais comme on est polis et bien élevés, on passe l’éponge et puis, être à NYU first avenue entre 24 et 25th c’est tellement kiffant qu’on trouve déplacé – voire franchouillard – de râler. 
Le soir resto entre potes. Un must.

Mardi

NYU en taxi. Au réveil, le pied ne répond pas, impossible de marcher. Ce matin c’est le dr Celenza coureur automobile amateur, spécialisé en orthodontie implantaire et installé sur la Fifth avenue qui nous fera trois heures de cours là-dessus. Hyper intéressant, super dans le coup. Au point que je me demande si ce n’est pas moi qui suis en retard par rapport aux derniers développements de l’implantologie. Attention l’ortho au service de l’implantologie est de plus en plus tendance. Même en France.

Traction de racine pour recréer de l’os, rotation d’une dent pour libérer de la place pour l’implant, distalisation à l’aide de micro-implant pour trouver de la place. Journée captivante. Di.eu merci, on parle enfin d’implantologie !
Originalité des américains : ils se sentent obligés toujours de mettre en valeur leurs passions parallèles pour rendre crédible leur compétence en dentisterie. En France  c’est le contraire. Un super dentiste qui avoue être, tout en ayant un cabinet et une clientèle régulière, scénariste de cinéma, écrivain ou acteur de théâtre se décrédibilisera ; un peu comme celui qui dit qu’il fait ce métier pour le fric. Aux USA où c’est un business comme un autre sa réussite le rendra crédible alors qu’en France il sera banni de la communauté scientifique. L’argent aux STATES est une récompense que le destin accorde au bon professionnel, en France c’est l’instrument du diable. Voir l’excellent article de Bruckner dans LE POINT de janvier.
  
Photo de Raphael avec le dr Celenza. Raphael collectionne les portraits avec les grandes stars. Il doit avoir un sacré album. Bon, il est photogénique, ça passe et puis j’adore sa ressemblance avec Lino Ventura. Je l’adorais cet acteur surtout dans Le Clan Des Siciliens. Raphi, un remake ?
L’après-midi avec le dr Sang-Choon. Chir en direct, en live. Bien sûr le mec déchire, pas seulement la chir, mais aussi la membrane. Néanmoins il s’en sort brillamment, car il fait son comblement quand même. Chapeau. En fait, le sinus lift aujourd'hui se dirige de plus en plus vers la gestion de toutes formes de complications, et donc de déchirures. A part l’opérateur qui provoque le gros trou noir angoissant ou l’hémorragie qui repeint les murs, les Sinusistes aujourd'hui semblent nous dire qu’il faut essayer de combler quand même. Pas n’importe comment, mais déchirer ne signifie renoncer. Il y a mille et une manières de conclure la chir en winner. Vous l’avez compris, je n’en suis pas là. 

Le soir Prime Ko – resto luxe – avec la bande de strasbourgeois, Bettach et son cousin. Je rentre à l’hôtel un peu naze. Je sens que la nuit sera chaude car la raideur au pied et dans les lombaires n’a pas disparu.

 

Mercredi

Journée Wallace. NYU en taxi, impossible de marcher, sans parler d’une petite gastro qui s’est invitée au milieu de la nuit – je passe la matinée aux restrooms de la fac qui sont les lieux d’aisance les plus nazes du monde, les moins intimes du monde, on t’entend, on te voit, on te sent. Grand moment de solitude. A midi, resto Tibérias dans le quartier du Chrysler avec les deux strasbourgeois M.E. et David Labouz, avec débat sur le mariage et les rencontres. Strasbourg : une autre planète. Aussitôt les cours finis, je rentre à l’hôtel, cassé. Ma femme de Paris alerte une amie à nous qui lui propose des médecins ou des organisations pour me secourir, mais je ne les sens pas, je veux juste rentrer à l’hôtel et attendre que ça passe. Une demi-heure pour trouver un taxi. Ce qui pour New York est un comble ! Je tombe en plein switch-time, traduisez l’heure où les taxis de jour rentrent chez eux et sont remplacés par les taxis de nuit, entre 14h et 17h. Si tu n’es pas dans le sens de leur domicile, ils te jettent sans pitié. Je suis au bord du malaise, j’arrive à peine à marcher, le pied a enflé et la douleur est atroce, sans parler du sac photo qui ne sert à rien vu qu’il fait gris. Au bout d’une demi-heure, je trouve enfin un taxi sur la 2ème avenue. Je le supplie d’aller vite. Il prend FDR drive – genre de périph nord sud – pour aller plus vite. Arrivé à l’hôtel je m’effondre. J’ai soif, le minibar est vide, hôtel bidon, et impossible d’aller acheter de l’Evian au Duane Reade du coin vu la fatigue et l’impossibilité de marcher et je n’ai pas l’idée d’appeler le room service. Pour moi, c’est une fracture de fatigue (j’ai trop forcé au niveau marche, c’est aussi l’avis de mon beau frère) et la gastro est due à l’eau de New York ou à la viande du Prime Ko (100$ par tête) de la veille. J’avais tout faux. 
Revenons sur le cours du dr Wallace, la légende vivante qui prenait sa retraite de conférencier avec nous. Evidemment photo de groupe. Wallace nous confie avoir fait plus de 3000 ou 30000 sinus dans sa vie. Plus que moi en tous cas. Il approche les 70 ans, mais ne les fait absolument pas. Il a juste l’air un peu halluciné comme tous ces praticiens que j’ai croisés dans ma vie professionnelle et qui n’ont fait que ça dans leur vie : soigner les dents, penser les dents, enseigner les dents et tout ce qu’il y a autour. Y a t-il une vie après le sinus ? Taraudante question. Il conclue comme chaque fois par sa phrase fétiche et avec toujours la même police de caractère ringarde :

 : 

 Captivant conférencier qu’on regrettera et dont on retiendra ceci :
1. Faire un sinus est à la portée de tous. Allez, lancez-vous !
2. L’os autogène n’est pas très performant, se résorbe vite et entraine beaucoup de suites post-op. bioOss et béta TCP. Mais oui…
3. La pièzo est aujourd'hui incontournable.
4. Les complications ne sont pas si fréquentes que ça et celles qui arrivent après et pendant les greffes sont bien identifiées et facilement gérables.
5. Bien lire le scanner pour localiser l’artère antéro-antrale et si on la touche pas de panique, on n’en meurt pas.
6. Un perfo ça se gère.
7. Il ne croit pas du tout dans le plasma centrifugé genre PRF PRGF et compagnie et meurt de rire chaque fois qu’on lui parle de Choukroun (l'inventeur).

Jeudi

NYU en taxi après la nouvelle nuit blanche. Je rate la matinée de Preston Miller (pas de photo). J’arrive à NYU vers 13h, surprise : l’amphi est plein. Plein d’étudiants d’un autre Post-Graduate et horreur : pour la première fois,  on m’a pris ma place ! Le cours est passionnant avec cette nouveauté : faut irriguer les poches paro à l’hypochlorite de sodium à 4% ou à 0,4%. On ne le saura jamais. Bizarre ce truc : en endo, les patients – même sous digue – rien qu'à l'odeur, ils ont la nausée et là ils se feraient des gargarismes avec ; bizarre…

 

Vendredi.

Pas cours. Matin : check out, 2600$ pour 5 nuits de merde. Je prends un taxi pour Central Park pour acheter des cadeaux pour mes 2 petits-gosses Léa (qui a commencé la crèche et à qui je dois très probablement ma gastro) & Jules alias ptitJuBoRo parce que quand il fait son rot il fait trembler les murs. Que Di.eu les bénisse. Fao Schwartz ouvre à 10h. Je n’ai pas même la force d’entrer dans Central Park. Je marche en boitant. Vers midi, je récupère mes bagages, puis de nouveau un taxi jaune pour Brooklyn où m’attendent Jacqueline et Jerry, mes meilleurs amis américains. Comment j’aurais fait pour passer le week-end s’ils n’étaient pas là ? Di.eu Seul le sait.
Le samedi se passe bien entre Tommy le sexa toujours célibataire et Rabbaille Katz (qui a parait-il un frère milliardaire alors que lui est limite dans la misère). Tchoulent à la syna du rabbi Flam. J’adore Brooklyn, mais que le week-end. En semaine Manhattan est incontournable. Dans la mesure où on est en forme.  


Jacky et Jerry furent adorables comme d’hab. 

Dimanche

j’ai repris l’avion avec mon mal au pied, mais sans la gastro.
Avant de partir pour Newark, je sacrifie une paire de baskets en l’incisant pour donner plus d’espace au pied toujours enflé avec une pince à découper les poulets. 
J’ai boité pendant 10 jours. J’ai bossé avec cette paire de baskets défoncés tout ce temps-là sans qu’aucun patient ne remarque ; sont-ils si stressés que ça quand ils viennent au cab ? Faudrait que j’essaie de les accueillir en short/tongs ou en djellaba. Pour voir. Les analyses de sang n’ont rien donné – chiffres de rêve a dit la laborantine – et tout est rentré dans l’ordre. Ai-je somatisé ?

Les potes de cette session

 Didier Besson travaille à Beausoleil, pose du Biomet sans échec, m’a expliqué le système de cotation du côté de Monaco à base de couleur – vert, rouge, bulle ( ?) – en fonction de la situation financière du patient ; une aberration de plus de ce système débile français. Est très heureux, gagne bien sa vie et n’a pas du tout envie de revenir en région parisienne.

David Labouz un alumni allumé et son beau-frère de Strasbourg venu avec sa femme, sœur de David.

Abdelaziz de Casablanca, dentiste marocain qui a réussi l’exploit – un rêve pour nous français – de faire mettre en prison son installateur. Quelle force. Au Maroc c’est comme en France, le commercial n’est pas installateur mais c’est lui qui prend les cotes, et quand un meuble ne rentre pas c’est toujours parce que les murs sont tordus. Pendant la réfection de son cab, Abdelaziz s’est énervé (comme moi dernièrement) contre le commercial qui ne voulait rien entendre. Très vite ça s’est envenimé. Il ne s’est pas démonté et a appelé les flics qui ont jeté le mec au trou en attendant que les murs se redressent. Hélas, je ne peux pas lui donner tort. Quant aux assistantes dentaires avec lesquelles il rencontre les mêmes problèmes que nous en France avec les nôtres, je ne veux même pas répéter ce qu’il m’a dit sur elles, on pourrait croire qu’on est du même avis… et ça pourrait fâcher les miennes. Un des propositions de lois de la Droite est de supprimer le code du travail dans les entreprises de moins de 10 salariés. C’est quand les prochaines élections ?
  

Pierre Koumi et Benjamin Perelle, bientôt compatriotes. Ils ont l’air très heureux comme on peut le voir. Eh oui Benjamin nous quitte pour Uccle (Belgique) comme notre Gégé national. Va ouvrir une clinique avec 26 fauteuils pour lui tout seul dans un building de la banlieue de Brusssssselles. Il dit qu’avec le CEREC il peut prendre 10 patients en même temps et sans assistante dentaire. Parait même que dans certains cas il n’est même pas obligé d’être là, il peut tout piloter de chez lui, de son lit. Pierre a été promu responsable NYU pour la Belgique. C’est mérité, il bosse dur. Il est toujours célibataire, avis aux intéressées. Très beau parti. Trilingue parfait : français, anglais et belge. Benji a commencé parait-il l’oulpan, l’école pour apprendre le belge en accéléré.
 


Le couple strasbourgeois Jonathan et Laura Mimran, Benjamin Perelle et Mikael Khalfa (à droite) un jeune dentiste parisien qui réussit quotidiennement l’exploit de travailler « vite – pas vite, très très vite - et « propre». Il me l’a juré et je n’ai aucune raison d’en douter. Mikael Khalfa en me voyant m’a reconnu – il avait lu le blog – et m’a dit qu’il l’avait trouvé super bien fait et que ça lui avait donné très envie de venir. Merci ! 

Fréderic Jacquot installé à Charmont sous Barbuise (rien que le nom…). Lui aussi s’expatrie, en a sa claque de la France, part au Canada comme Lova – ils se connaissent – en a marre de faire cuire ses pates à l’eau d’Evian, des rivières polluées, de l’écologie bidon, de la France qui tombe, en a marre de ne pas être reconnu come entrepreneur. Bref la mentalité française ça suffit, Hollande qui n’aime pas les riches et la finance, ras le bol ! Curiosité : il ne part pas pour des raisons fiscales, il trouve normal de payer beaucoup d’impôts quand on gagne beaucoup d’argent. Ce qu’il n’admet plus c’est qu’on assimile sa réussite à de l’escroquerie, à de l’injustice. Ça se comprend, ça s’entend. Sa femme est d’accord, ses gosses tout petits. Bon vent à toi aussi.

Benoit Cayron de Tours, tient bon lui aussi, bientôt son mémoire, bientôt alumnus. 

Moi avant que ça dégénère. J’espère que Raphi mettra cette photo dans sa collection. Oui bon d’accord c’est vrai, je ne suis pas encore une légende vivante, mais on ne sait jamais, je peux encore inventer l’implant du 21ème siècle, l’implant qui est en même temps son propre foret. On fore et au moment où il a atteint sa longueur le mandrin se casse et il n’y a plus qu’à mettre la vis de cicat. Pas de trousse chir, juste l’implant. Son nom : L’Impl-Ose One. Si ça intéresse un industriel je suis prêt à lui céder le brevet pour quelques millions de dollars. Me faut au moins ça pour préparer ma retraite!


Pour finir sur une petite anecdote. En voulant faire une démo de son implant, Raphi s’est planté un Id-All dans le pied ; il a réussi à le retirer, mais c’était juste. Conclusion : l’Id-All c’est peut-être génial, mais vouloir le mettre tout en téléphonant avec les dents c’est un peu risqué, non ?

 Les 10h de l’implantologie 
  nov. 2013

Semaine de notre retour, on enchaine sur le congrès d’IDI. Mon associé P. Jouard et moi on y assiste chaque année. 
Deux jours sympas. Cette année, je vous laisse deviner qui était le responsable scientifique des 2 journées. Cette fois costard cravate. 
Et pas de photo ; parait que lui en a plein. On les attend.
Les 10h c’est le rendez-vous des potes. Ambiance garantie.
Mon copain le dr M Bismuth que je vois une fois par an était là. Et comme tous ceux qu’on ne voit qu’une fois par an, il a pris un coup de vieux de folie. Entretemps, il s’est mis à l’implantologie. 
J’ai revu le dr Marco S, le malheureux poseur Biomet. Ne travaille pratiquement plus, a presque changé de métier. Il vend des appareils laser qui guérissent tout. Son slogan : c’est sit bon d’éclairer n’importe où.


Mercredi matin


Le dr Znaty – très sympathique au demeurant et condisciple newyorkais – nous rappelle avec conviction les bienfaits du switching Platform et du respect de l’espace biologique. Thème tarte à la crème de l’implantologie d’aujourd’hui. Ça suffit, le switching-Platform ! Comme « Plateforme » je préfère le bouquin de Houellebecq sur le touriste sexuel en Thaïlande. Beaucoup plus édifiant.


Le dr Faulcon ORL nous rappelle l’importance du bilan sinusien pré-implantaire. Pré-volet latéral. Je suis d’accord, c’est indispensable. Surtout chez les acrobates qui font du comblement avec pose d’implants dans la même séance. Pratique commerciale très prisés chez certains exclusifs – pas tous, Di.eu merci – pour optimiser la productivité.


Dr Daniel Gold ce sympathique chirurgien qui ne supporte pas qu’on appelle  Schneider la membrane du plancher sinusien nous expose un cas clinique hallucinant comme lui seul sait les dénicher. Une bonne femme, la cinquantaine, massacrée depuis toujours par les chirdents et le mauvais sort, décide de changer de gueule. Quand on voit la photo pré-op, on ne peut pas lui donner tort. Elle est motivée et consentante éclairée. Tout va bien. Seulement voilà, pour changer de gueule cette fois il faut passer par presque toutes les disciplines dentaires et maxillo que le bon Di.eu a créées. Des mois de traitement lui font-ils peur ? Non ?  Alors c’est parti ! D’abord ortho puis maxillo avec implant en simultané, puis mise en charge. Un travail incroyable effrayant même avec en fin de conf, la petite bonne femme toute refaite (même le nez) qui monte sur scène pour montrer à tous les chirdents le travail incroyable, prend le micro pour dire son nouveau bonheur et montrer son nouveau sourire. Elle est même restée à la pause. Je l’ai approchée de près, franchement le travail est sympa, elle a une meilleure gueule qu’avant, a l’air contente, épanouie. J’espère pour elle que tout se passe bien car dans nos métiers c’est bien connu, l’essentiel n’est pas d’arriver au bout d’un plan de traitement, mais que tout continue à bien se passer par la suite, les mois, les années, la paro, la céram, l’hygiène, la maintenance. J’imagine l’angoisse si un des implants lâche. L’échec tardif ça n’arrive pas qu’aux nazes. L’angoisse pour elle et pour celui qui est censé lui garantir le boulot ne cesseront jamais. Est-ce que je me serais lancé dans un truc de ce genre ? Non, je ne touche pas à la maxillo de près ou de loin. Trop aléatoire. Trop casse gueule. Pas assez prédictible. Trop vu d’échecs dramatiques. Mais bon, il en faut des dr Gold.
Fin de matinée : chir en directe avec Raphael Bettach et son Id-All qui tout au long de ces 2 jours va finir par nous convaincre.
Raphaël est un praticien attachant et passionné. L’avant-veille de notre retour en France, on a pris le taxi ensemble. Pendant le trajet, il m’a parlé de sa passion de l’implantologie, sa passion pour son implant, ses études, ses recherches, ses exigences sans commune mesure avec celles des autres implants de la boite (et qui fera dire à Gérard Boukhris le requin noir d’IDI que l’Id-All est devenu par la force des choses et des exigences de son concepteur  le vaisseau amiral de leur boite) Vu le prix, y a  intérêt.
J’aime bien Raphaël. C’est le type d’enseignant que j’aurais voulu pour mes enfants. Hélas les pauvres étudiants parisiens en bavent grave sans que ça fasse d’eux de meilleurs dentistes. C’est le drame des écoles dentaires de France, gratuites donc forcement comme tout ce qui est gratuit médiocres en termes de motivation et de formation.
Les Drs Del Fabro et Tashieri vont ensuite en remettre une couche sur l’Id-All. Attention, ces mecs ne sont pas des rigolos. Leur notoriété internationale en matière d’études et de recherche n’est plus à démontrer. Pub Med regorge de leurs publications. Ils le disent sans plaisanter l’Id-All est un implant fiable. Dans certaines indications, il rivalise avec les plus grands. Purée ! Les plus grands ? Eh oui j’ai même vu un tableau où Straumann avait de moins bonnes constantes que l’Id-All. Chez IDI on n’a jamais douté de rien. Mon associé et moi-même qui nous sommes embarqués dans un programme de reconnexion avec Straumann qui a complètement foiré sommes soudain pris de doutes.
Après la pause Pierre Koumi notre bruxellois newyorkais nous parlera de ROG. Ce nouveau responsable NYU pour la Belgique est brillant. J’aime bien Pierre, toujours au premier rang, toujours à poser des questions en fin de cours, anglais parfait, élégant, classe, peut-être un trop célibataire mais nobody is perfect. Cela dit sa vie au service d’une passion est un choix ; que je pense difficilement conciliable avec une vie de famille. Raphaël dit que non. A voir.


Jeudi
Le dr Kohaut nous parlera d’occlusion. Sur ce cours, on regrettera un peu le principe des 10h, à savoir imposer une durée de conf qui n’excède pas ½ h car depuis toujours j’ai conscience que l’occlusion est un domaine aussi primordial que négligé. Des tas de problèmes ont leur réponses dans les rééquilibrations occlusales alors qu’on – 99% des chirdents – n’y connait rien et que la plupart d’entre nous sont encore au stade du bricolage.
Dr Bernard Guillaume. Un cours avec vidéo époustouflant sur la postérisation du nerf mentonnier. Je n’avais jamais vu ça. Superbe chirurgie en vidéo où il nous montre comment on peut déplacer en arrière le N.A.I. Impressionnant, et pour une fois ça m’a l’air plus faisable que les acrobaties barbares et science-fictionnelles de certains chirurgiens connus pour leur sens de la boucherie et de l’entregent.


Ensuite chir en direct de Gilles Boukhris
Que dire de Gilles sinon qu’il nous a coachés avec efficacité et générosité dans notre apprentissage des sinus lift, qu’il a une vraie pédagogie, de vraies compétences, qu’il est dommage que le système français n’en ait pas fait un enseignant officiel, que ça ne l’a jamais intéressé d’y entrer – on le comprend – qu’il me fait penser à Pierre Machtou de la belle époque (années 1980 où nous étions amis), l’époque où les royalties de ses inventions n’avaient pas encore entamés le désintéressement de son impériale vocation.
 Chir en directe, sinus lift avec pose de 2 Id-All. Une couche de plus pour notre ami Raphael et pour IDI. Tout le monde se demande si on ne va pas repartir avec la boite et quelques implants. Le service marketing fonctionne à fond, les commerciaux circulent dans les rangées, nous harcèlent gentiment, on les comprend, un congrès ça coute, nous comme beaucoup de praticiens avons été invités, moi par Raphael Bettach, faut rentabiliser, les commerciales les unes plus mignonnes que les autres ne nous lâchent pas d’une semelle, va falloir sortir le chéquier. Et puis il est bluffant son implant, en tous cas sur le papier. Et moi j’ai un principe simple : si le vendeur est crédible, si le produit parait top, si la mer est d’huile et le ciel transparent je plonge, même si 9 fois sur 10  je m’aperçois que je n’ai pas fait l’achat du siècle. Pour ma part, je ne regrette jamais si l’achat a obéi à une pulsion sereine. J’ai appris l’implantologie grâce mes échecs. Et je ne m’en sors pas trop mal, surtout financièrement. Je reconnais que quand on voit nos placards pleins des nombreuses trousses chir et des dizaines d’implants – because grosses déceptions – que je ne mettrai jamais, on peut se poser la question. La question de la rentabilité, pas celle de mes compétences.


Je terminerai avec le dr Valérie Bensoussan, une jolie praticienne qui est partie suivre son mari à Miami d’où elle organise un congrès d’implantologie. 
Valérie  brillante chirurgienne qui, à la voir si rayonnante, semble avoir quitté la France sans amertume ni regret.
Encore une. 
Son cours fut top. S’il n’y avait pas eu ces insupportables et récurrents relents féministes triomphalistes dans son discours, Valérie nous aurait encore plus enthousiasmés. Pas besoin de défendre sa condition de femme pour être une bonne dentiste. On l’avait compris. Quand le comprendront-elles ? Est ce que certains pensent qu’un juif observant est un plus mauvais dentiste qu’un autre ? Surement pas. Pas besoin de le rappeler sans arrêt pour qu’on s’en convainque. 
Bref c’était bien. Les 10h de l’implantologie, cette année ce fut magnifique. D’ailleurs, c’est de mieux en mieux. Je me rappelle une session, il y a quelques années dirigés par Maurice Trévoux (à qui je dois d’avoir passé mon DU d’implantologie en 1997) qui nous avait laissé un gout de médiocrité et d’inorganisé. Tout ceci est un mauvais souvenir. Les 10h sont aujourd'hui l’évènement qu’il ne faut plus manquer, surtout pour l’ambiance bon enfant et le buffet universel.
Mais revenons sur Valérie qui est partie à Miami ! Décidemment c’est l’hémorragie
Tout le monde quitte le paquebot France qu’on continue à désarmer. C’est dingue.
A New York, les dentistes qu’on rencontre non seulement ne pensent pas une seconde à partir travailler ailleurs, mais aiment leur pays, leur métier et leur système. Mais New York c’est New York…


Conclusion
1. Zina Benzina se marie enfin !
On a tous reçu son faire part. Elle est mariée depuis le 28 décembre 2013 à Kaan Celikoz, un turc pas dentiste. Elle a promis de revenir à New York.

Ça nous a tous fait plaisir. Mon blog lui a porté bonheur car j’appelai ce mariage de mes vœux. Tous nos vœux de bonheur Zina ! Je connais à Paris une fille très brillante qui rêve aussi de se marier. Cette jeune fille qui prépare l'internat à Garancière est pour moi la belle-fille idéale. Espérons que ce blog lui portera chance comme à Zina !
2. Prochaine session le 23 juin 2014. Faudrait que Raphi discute avec Ken Beecham pour éviter les ratés de novembre.
3. Valérie Bensoussan organise un stage chirurgie paro à Miami en février, mais pour le moment c’est assez vague.
Ps. Mon associé Philippe Jouard et moi, on a essayé au cab l’implant de Raphi : le concept est super, la conicité terminale permet la technique du forêt unique mais oblige à des implants longs. On a essayé et on a été conquis. Pour les extractions implantation-immédiate c’est un super alternative à l’implant classique. Mais il faut avoir de l’os. Cela dit entre l’Id-All et le Seven de MIS  (zéro échec en 2013), Straumann s’éloigne… un peu. Un peu seulement car sur la photo c’est un Slactive mise en charge (janvier 2014) à 30 jours. Sympa, non ?

Ps2 : je rentre de Bangkok (décembre 2013) où les cliniques dentaires ont, toutes, pignon sur rue. Dans cette ville où la richesse la plus ostentatoire côtoie la misère la plus sordide, les tarifs des dentistes sont comparables à ceux de Paris. Incroyable non ? Ex : un implant : 80.000 baths. 1€= 40 baths

 

 

 
Salut les frenchies, nous dit Ken Beacham, et venez nombreux en juin 2014.