New York juin 2014

Merci à mes lecteurs. Leurs réactions me font très plaisir ! Parmi eux, il n’y a pas que des étudiants de NYU. Il y a aussi des patients et même des anonymes qui ne sont ni du monde dentaire ni patient du cab. Je le sais parce qu’on me le dit. Merci du fond du cœur.

Beaucoup se demandent pourquoi je passe autant de temps pour rédiger ce blog. Qu'est-ce-que ça m’apporte ? 
Rien : ça me prend un temps fou et ça ne m’apporte rien d’autre que le plaisir de raconter la vie d’un dentiste français dans cette ville magique et d’en laisser une trace que tout le monde peut consulter.
Mais c’est vrai que ça prend un temps fou.
Déjà pour les photos. À New York, en moyenne en une semaine, je shoote 3000 à 4000 fois, parfois 5000 quand le temps est fantastique. Ensuite après en avoir éliminé les ¾, je les trie en plusieurs groupes. Il y a les photos pour ma collection personnelle, j’aime revivre à Paris la vie à New York, les gens, les gratte-ciel, les mouvements, la lumière, les couleurs, pour retrouver les scènes des films américains que j’ai aimés. Ensuite il y a les photos que je mettrai en ligne sur le site, et sur le blog. Enfin il y a les photos pour les écrans du cab. Pour aider les patients à patienter le temps d’une télétransmission, d’un devis, le temps pour moi de faire des tas de trucs où d’habitude ils restent le nez en l’air en se cherchant une contenance.

Faut pas croire, être photographe c’est un job ingrat. Les gens aiment bien se voir, mais détestent poser. C’est pour ça que j’essaie de shooter sans importuner, sans trop me faire remarquer, sans flash pour ne pas éblouir, rarement de face pour ne pas gêner.
Un premier tri se passe dans ma chambre d’hôtel. Comme je me réveille tôt, ça me laisse beaucoup de temps pour effacer, recadrer, retoucher, classer. 
De retour en France, la rédaction du blog me prend environ un mois. Le temps, je le trouve pendant une anesthésie ou un scellement, quand un patient me plante, pendant mes pauses déjeuners, parfois le dimanche quand il pleut, ou le soir tard quand tout le monde dort. Enfin quand je dis tout le monde… ça fait longtemps que les gosses ont commencé à quitter le nid. 

Il y a eu des fois où il me fallait attendre plusieurs semaines pour trouver le courage de m’y mettre et d’autres comme celle-ci où sitôt rentré, je m’y suis mis tout de suite avec une pêche d’enfer.
 
Pourquoi j’aime New York (et surtout Manhattan) et New York University (et surtout le Collège of Dentistry) ?

Plein de raisons. 

  1. J’aime New York car c’est une ville que j’avais construite dans mes rêves d’enfant et que quand j’y ai mis les pieds la première fois il y a 15 ans, elle était telle que je l’avais rêvée. En gros New York me rappelle mes rêves d’enfance.
  2. parce que c’est une ville sans complexes, qui se donne à tous.
  3. parce que j’en  rapporte chaque fois une énergie dont on n’a pas idée, une énergie qu’on puise dans le rapport à l’autre et que je ne ressens pas en France. Une empathie inexplicable. Une énergie contagieuse. Allez-y, vous verrez.
  4. J’aime cette idée de vivre mon métier sans la dimension anxiogène de la vie quotidienne au cab. A NYU, on vit une dentisterie passionnelle mais sans angoisses, sans sécu, sans dentiste-conseil, sans Conseil de l’Ordre, sans CCAM, sans tact et mesure, sans compromissions. Une dentisterie libre de ses mouvements. C’est sûr que le praticien newyorkais doit avoir ses problèmes, je ne suis pas naïf, mais ici c’est juste très différent et c’est ce contraste qui m’électrise le cœur.
  5. NYU, c’est l’idée utopique et dépaysante d’une école dentaire où l’étudiant aime, apprécie, honore, reconnait ses profs et réciproquement, où l’étudiant ne vit pas avec le personnel auxiliaire dans la friction sourde. C’est sûr, le cout des études conditionne tous les partenaires, mais l’expérience que j’ai de l’argent m’a souvent montré qu’il n’agit pas forcement toujours comme un truc magique qui apaise les conflits et encourage les démarches constructives. L’esprit conflictuel, la mauvaise émulation, les gens qui râlent, qui se jalousent, qui sont mal dans leur peau, c’est une mentalité, une disposition du mental qui n’a rien à voir avec l’argent. Ça a plus à voir avec le climat, la tradition, l’histoire, la géographie, l’idéologie du pays, l’obsession hexagonale de la gratuité des études et des soins, que sais-je encore, mais dire que parce qu’on paie alors ça entraine automatiquement ces sensations c’est faux.  Je ne ressens pas ça à New York. D’ailleurs il y a 5 ans, quand j’ai commencé mon cycle, j’ai ressenti tout le contraire, presque un ostracisme, les gens n’ont pas sauté de joie en me voyant débarquer. Ce n’est qu’au fur et à mesure que ces sensations ont affleuré. NYU ça se mérite, non pas en payant, mais en s’identifiant avec l’idée de ce New York que s’en font les habitants. Attention, même si on m’offrait l’équivalence de mon diplôme, il n’est pas sûr que je m’y précipite. C’est justement ce qui fait tout le charme de ces sessions, c’est ce goût de NYU et de New York qu’on capte pendant la semaine sans les vicissitudes newyorkaises. 
  6. NYU, c’est aussi cette idée forte qu’on va en revenir meilleur praticien, meilleur homme, grâce à ce recul qu’on prend par rapport à notre environnement et qui nous fait voir notre métier sous un autre angle. NYU défend l’idée forte d’un métier très sérieux, mais qui ne se prend pas au sérieux.
  7. NYU, c’est l’idée d’une dentisterie mondialisée et harmonieuse, parler avec des dentistes venus de partout. C’est enivrant, euphorisant, fortifiant. A New York on sent qu’on exerce le plus beau métier du monde.
  8. New York, c’est une ville qui a toujours eu une image positive, un prestige unique, une tendance toujours fashion. New York ressemble à ses pubs. C’est la ville de tous les possibles, où un chauffeur de taxi peut devenir avocat d’affaires 10 ans plus tard, un paumé devenir milliardaire. Manhattan Transfer, Dos Passos, lisez.
  9. New York, c’est la ville de la tolérance, chacun vit sa différence sans gêner celle des autres. Sans que ça n’empêche personne de se sentir américain.
  10. New York, c’est la ville du mouvement, de l’agitation, de l’élan, du renouveau. On a l’impression que New York c’est le monde dans 20 ans, une projection prophétique de l’Europe de demain. De la science-fiction réelle. Ridley Scott n’a rien inventé, il a juste fait du copier-coller en forçant le trait.
  11. Manhattan a une forme, une belle forme, une forme très féminine prise entre deux eaux, une photogénie magique. En haut de l’Empire State ou du Rockefeller, on comprend que c’est une ville qu’on peut s’approprier, qu’on peut se représenter mentalement, affectivement. New York, c’est une ville qu’il est facile d’aimer. C’est beau. Tout le monde aime New York.
  12. New York est une ville à vivre, mais Paris aussi, c’est génial, on y est bien, on revient avec plaisir et c’est à New York qu’on apprend à aimer Paris. Un peu comme Ratatouille, le dessin animé américain, nous a fait encore plus aimer Paris.

  

Juin 2014


Cette session a commencé par une grosse contrariété : le destin n’a pas voulu que Raphael Bettach (le responsable NYU France) soit des nôtres.
Quelques jours avant de partir, en faisant du sport, il s’est déchiré les muscles de la cuisse. Il a du se faire opérer en urgence et garder le lit plusieurs semaines avec une attelle.
Son mail pour nous l’annoncer nous a fait beaucoup de peine. Michael Elbaz m’a demandé par texto : tu viens quand même ?
Evidemment… lui ai-je répondu aussitôt. 
14 ans de NYU et pas une absence. On imagine la déprime. Sans parler de la prise de conscience classique : le temps passe et forcément un jour ou l’autre, il nous fait passer d’un âge à l’autre. Un autre qui en annonce d’autres plus compliqués encore.
Quand j’étais bien plus jeune, je pouvais chuter de plusieurs mètres, m’ouvrir la tête en mob ou entamer une porte avec mes poings sans rien me faire et puis un jour j’ai boxé une table qui m’avait mal parlé et ma main s’est cassée. Je n’étais pas vieux : une petite quarantaine prétentieuse avec Weston. En tous cas, si moi je ne me sentais pas vieux, le métacarpe de l’auriculaire m’a rappelé que je commençai à l’être un tout petit peu. Depuis, je fais gaffe.
Raphi n’a pas fait assez gaffe. Pendant qu’on s’éclatait à New York, lui, le pauvre après être passé sur le billard resta allongé avec comme seule consolation (newyorkaise…) : les textos qu’il nous envoyait quand nous étions en cours pour se sentir un peu avec nous, pour nous dire qu’il avait « super les boules ».
Nous aussi, on a eu les boules. Surtout quand on a su qu’on nous avait collé Condos à la place pour faire du remplissage, de la vacation bidon. Le pauvre, il n’y était pour rien.

Autre absent, mais lui prévu : Benjamin Perelle le traducteur, le Géo Trouvetou du groupe. On s’était habitué. Benjamin n’était pas un traducteur normal. En binôme avec Raphael, il traduisait et discutait en même temps soit avec nous soit avec Raphael. Souvent il rajoutait des trucs de son cru. Quand il n’était pas d’accord, il le disait. On se regardait avec amusement, on était d’accord ou pas, mais on participait et on ne voyait pas le temps passer. On n’allait pas demander ça au jeune Jérémie Amzallag qui fut pourtant un traducteur irréprochable.

 

Je connais son père de vue, je l’ai croisé il y a une trentaine d’année à Garancière. De temps en temps, il fait des apparitions à la TV pour parler de son métier. Le fils n’a pas démérité. Il a fait un an de NYU en paro, payé sa scolarité (un bras) et est rentré à Paris pour s’associer avec son père : belle fusion. Je ne suis pas si sûr qu’un jour mon fils veuille s’associer avec moi. Mais c’est une autre histoire… (En tous cas Solal vient de réussir sa 5ème année et il est fou de joie d’être enfin le confrère de son père.)
Belle preuve d’amitié : Jérémie est revenu à New York pour rendre service à Raphi.
Heureusement car sans lui ç’aurait été un peu compliqué. Il y aurait bien eu Pierre Koumi, mais traducteur ce n’est pas trop son truc. Reconnaissons-le : c’est un boulot épuisant.
Cela dit j’ai presque tout capté du premier conférencier Ziv Mazor qui parle dans un anglais mâtiné d’accent israélien. Un peu comme les accents indiens. Surtout celui du génial Peter Sellers dans le film culte de Blake Edwards : The Party. Birdy num num… (https://www.youtube.com/watch?v=91EzjG5O6j4)


Donc Paris – Orly – Openskies – New York. Toujours un aussi bon plan. Par contre, je me suis laissé dire que ce n’était pas nécessaire de réserver très en avance. A Vérifier. Un peu moins de 1000€ le billet en Prem Plus. Un gout exceptionnel de première classe. Openskies le kif d’avoir de l’espace… Grisant. Surtout quand on aperçoit les passagers de la classe éco… où je suis dans la plupart des autres vols.
 
On est en juin. Je me dis, en principe il fera beau, j’ai mon matos photo malgré l’incident terrible à une douane en avril, j’ai oublié laquelle, je prends tellement l’avion que tout s’embrouille. Ah oui Nice !
Je passe le contrôle où on me demande chaque fois de tout sortir : boitier objectifs, tablette, ordi portable. A un moment je me rends compte que les passeports et les cartes d’embarquement ne sont pas ressortis du tunnel. Un douanier me dit qu’il les a remis dans le cageot. Du coup j’oublie de refermer le sac photo dans lequel j’ai tout remis en place. En le saisissant, il s’ouvre et tout le matos se crashe parterre. Tout le monde regarde médusé, apathique. Je ramasse tout en cherchant les passeports. Je commence à m’énerver quand un douanier se ramène en me disant que c’est lui qui les a gardés, parce qu'il voulait s’assurer une dernière fois qu’on n’avait pas mis une bombe dans la soupe du petit Jules (mon petit-fils) : en attendant l’heure du boarding, j’ai tout testé fébrilement. Rien ne s’était cassé : incroyable. Canon. Porte bien son nom.

Dans le ciel sage au-dessus de l’Atlantique, on s’occupe avec l’iPad prêté par British Airways avec plein de films récents. Chiant, l’écran de l’iPad quand il fait jour.

Pendant le vol, on a sympathisé avec un petit bébé exceptionnel qui ne voulait pas dormir alors que ses parents ronflaient.
 

Vol sans turbulences. Le Paris-New York avec British Airways fait désormais partie de la liste de mes kifs.

A Newark, taxi jaune avec Marc Znaty qui a juré à sa femme restée à Paris avec ses petits gosses que ce serait la dernière fois. On le jette au Crown à Times Square et nous on va au Sofitel.

Eh oui, cette année, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai voulu me mettre dans la peau de DSK. 

J’avais réservé une Suite – pas la présidentielle, faut pas exagérer, mais une belle quand même  – car cette fois-ci ma femme était du voyage et je voulais qu’elle soit à l’aise. Seul hic, alors que le site du Sofitel me promettait une vue spectaculaire je découvre qu’on nous a attribué au 29ème (dernier étage) un truc biscornu qui donne sur des tours de béton même pas sympas, qu’on ne domine rien et que c’est sombre comme une cellule de prison. Je redescends pour râler – ma spécialité –  je tombe sur une jolie expate de Lyon, Caroline, qui m’explique avec un air sincèrement désolé qu’à son niveau, elle ne peut pas faire mieux.
S’il y a bien une chose que j’ai apprise à mes enfants, c’est de toujours exprimer son mécontentement quand ce qu’on reçoit ne correspond pas à ce qu’on vous a promis, même si on est crevé par le voyage, décalé, affamé ou assoiffé, même si le type des bagages a presque tout rangé et a déjà la main tendue pour le pourboire. Je demande à la fille avec douceur de m’appeler un responsable, c'est à dire quelqu'un qui peut prendre la décision de m’en trouver une autre. Partant du principe qu’on peut toujours faire mieux. Quelques minutes plus tard, monsieur Lenglet dans un français américain se dit désolé de ne pouvoir faire mieux. Je lui réponds qu’il doit bien se douter que je le suis plus que lui et commence à lui faire l’énumération des hôtels à New York – qui m’ont eu comme client –  qui offrent des vues sublimes sans pour autant le mentionner sur le site alors que moi j’avais payé un supplément substantiel pour « vue spectaculaire et étage élevé» et je me retrouve sur une vue bidon style La Défense à Courbevoie. On dit pudiquement « vue Park » ou « vue ville », mais jamais « spectaculaire » ni au Trump Central Park ni au Trump Soho ni au Four Saisons ni au Hilton Millenium ni au Ritz-Carlton et pourtant les photos prises de ces chambres attestent d’un côté indéniablement spectaculaire. Bref…
Sans parler qu’à Midtown, les gratte-ciel de folie ne manquent pas pour composer ces bouquets vertigineux qui enluminent Manhattan.
Je demande à être upgrader sans frais. Il refuse poliment. Le ton monte. Je lui dis que je suis vraiment déçu, que je ne trouve pas ça très professionnel de sa part. Ça l’ébranle. Puis pour calmer le jeu, je demande à voir une autre suite pour voir si le supplément vaut la peine. 
Il me fait visiter la 2615.
Il a mis le paquet. La 2615 est une bombe – retenez le numéro –, appart traversant de 60m², la chambre à coucher donne sur le Chrysler et l’Empire entre autres et le salon sur des trucs très sympas aussi. Il me dit que c’est 200$ de plus. Je négocie, il descend à 150$, mais pas moins.
J’accepte car la vue cette fois est un vrai spectacle urbain.

 


Donc la 2615 juste en face le 2606.
Rappelons que l’ancien directeur général du FMI occupait la 2806. Deux étages au-dessus.
Une fois installé, avant de m’affaler sur le canapé, j’ouvre le minibar, mais l’étagère en verre, mal stabilisée, dégringole et les verres se brisent sur la moquette. Pas fluide cet hôtel, je me dis. Je cours dans le couloir pour voir si Nafissatou n’y est pas et je tombe nez à nez avec une collègue aussi sexy, mais plus petite, plus grosse, et plus vieille. Je lui explique, elle me regarde de travers, elle sent l’embrouille à un million de $ avec week-end à Rikers Island. Elle entre, moi pas fier, elle perplexe. J’explique tout en prenant soin de bien garder mes distances, que j’aurais pu me blesser. Elle constate que je ne suis pas en peignoir de bain et que des dizaines de bouts de verres jonchent le sol. Du coup elle prend un air affolé et court chercher son aspirateur. Elle avale tout en quelques secondes et ressort en me jurant qu’elle envoie le service compétent pour réparer l’armoire dans les plus brefs délais. Ouf, elle ne préviendra pas la police. Ni Cyrus Vance Jr. 
L’étagère fut remplacée, mais pas les verres. J’ai dû en demander au room service pour siroter mon sky du soir. Sans parler que nos bagages sont restés 2 heures au 29ème ou dans le back office. Du coup le Sofitel bien qu’étant un hôtel french friendly, je ne suis pas sûr d’y retourner. Tradition française – exception française : le Sofitel doit être le seul hôtel à New York où l’employé qui ne parle qu’anglais nous dit sincèrement qu’il est désolé – mais je préfère l’américaine. Elle promet moins de spectaculaire, mais cherche plus à nous épater et à nous faire revenir. Cela dit, c’est un super hôtel, le personnel est aux petits soins, juste le bâtiment est un peu rikiki au milieu des mastodontes comme l’Intercontinental. 29 étages à Time Square ça fait mouise, étriqué, rabougri, français, quoi ! Mais je comprends qu’il y en ait qui aiment.
Autre déception : Le Marais, ce super resto de viande de la 46ème qui est notre cantine depuis des années baisse grave depuis le changement de proprio. La viande y est toujours aussi fantastique, mais le service s’est dégradé, le malingre Tony a disparu, surement lourdé pour abus de produits dopants, remplacé par un méchant sec à petite moustache et boucle d’oreille qui engueule tout le monde façon efféminée. La deuxième fois, on a attendu une heure et on a mangé contrarié. Pas grave, des restos à New York il y a des centaines, celui-là avait l’avantage d’être à Times Square.
Autre déception : le temps. Pas le beau soleil de juin dernier. Hélas pour un photographe, pas de temps clair, pas de belles photos. Heureusement il y a eu de belles éclaircies, et puis les journées furent longues.

Le premier soir, il faut essayer de résister au sommeil. Décalage 6h. En fait, il faut essayer de se coucher vers 4h du mat de l’heure française pour commencer à se caler sur New York. Sympa à savoir, pas facile à faire.
Jetlag et/ou horloge bio, le premier jour je me réveille toujours vers 4h. Moi j’ai l’habitude. Ça me laisse le temps de fourbir mes boitiers, choisir mes objectifs, installer mon pied (j’en ai apporté un cette fois-ci) et d’attendre les premières lueurs du jour pour shooter. Petit détail : pas de bouilloire pour se faire un café ou un thé et le room service ouvre à 6h. Le lendemain, j’ai râlé – le vrai français – et on m’en a apporté une. Pensez-y, c’est très utile sauf au Méridien car il y a un Starbucks juste en face ouvert presque tout le temps.
Vers 8h, on petit-déjeune au Milk’n Honey (45ème). Le matin, on est les seuls clients, il y a un va-et-vient incroyable de livreurs baraqués et tatoués qui livrent les sociétés qui bouffent kasher et par palettes entières. J’ai pas osé shooter. Je suis trop nul. Puis on se remet en route pour NYU. Le matin à Manhattan, on a l’impression que les gens marchent sur des tapis roulants tellement ils vont vite. 


NYU. On arrive, on paie et on s’installe, pour écouter Ken Beacham nous vanter les vertus de l’Amérique, de New York et de NYU. No doubt, you’re in Paradise ! 
Jamais entendu un français, nous vanter les qualités de la France, de Paris et de l’Ecole Dentaire avant un cycle de cours qu’on paie de toute façon une blinde. Au dernier que j’ai suivi à Garancière, le type au début nous a vanté l’excellence de la laïcité de l’université en nous rappelant que pour l’examen final aucune dispense ne serait accordée pour raisons religieuses. Du coup, je suis parti. Mon fils qui est étudiant dans l’établissement est venu me saluer, mais au bout de quelques secondes s’est fait jeter sans ménagement de l’amphi par la secrétaire.


Lundi 23

Ziv Mazor le Raananais

Autant le dire tout de suite, il a fait l’unanimité. Tout le monde a trouvé son cours un peu rébarbatif. Moi je le croise pour la 3ème fois. Je connais ses cas, son iconographie, son flegme soporifique. Il exerce toujours en Israël à Ra’ananna, village comateux, et enseigne un peu partout et en particulier en Roumanie à Bucarest où il donne des cours payants. D’ailleurs les cours de NYU, ce sont des pubs pour ses formations à plusieurs milliers d’euros la semaine. À plusieurs reprises quand on lui demandait des précisions il nous faisait comprendre qu’ici il n’avait pas le temps de développer, que c’était préférable pour nous de venir le voir à Bucarest. Il pose une marque d’implant inconnu au bataillon, et termine toujours son cours par une séquence qui met en jeu une péri-implantite et un implant Straumann qui malgré sa réputation cratérise et péri-implantise comme les autres. Il a du se déchirer avec les caciques de Basel (Suisse). Il est vrai que la psychorigidité et l’inflation tarifaire chez ces suisses encouragent les conflits. Mais quand on tape sur Straumann, j’ai l’impression de me retrouver à l’époque de la prohibition, où on interdisait le single malt pour le remplacer par du tord-boyaux de contrebande.

Grosse surprise : à New York, tout au moins à NYU, la marque de l’implant on s’en tape. Beaucoup d’américains posent du Biomet (dont on a appris il y a peu – info ou intox, à vérifier – que la boite en difficulté vient de se faire racheter par le suisse Zimmer), implant qu’on a essayé pendant 6 ans avant d’abandonner à cause d’échecs imprévisibles et suspects.

Le monde de l’implantologie est un drôle de monde. Comme l’Amérique l’a été du temps de la conquête de l’Ouest, je ne suis pas loin de croire que c’est un Far West où tout le monde essaie de faire régner sa loi. Après tout, c’est quoi un implant : une cheville en titane rugueuse ou lisse qui se place dans l’os pour s’y fusionner biologiquement et une fois cela fait, servir de support à une couronne prothétique.
Un vieux pote de fac a voulu créer son implant, pas parce qu'il pensait que ceux du marché n’étaient pas assez au point mais parce qu'il ne voulait plus être dépendant des fabricants et puis aussi pour arrondir ses fins de mois… Aux dernières nouvelles, il a déposé le bilan. 
Quand je me promène dans les congrès aujourd'hui, j’ai l’impression que les implanto ont un colt accroché à leur ceinturon, prêts à faire un carton. L’agressivité des nouveaux traitements où les pauvres dents encore conservables sont condamnées sans pitié sous prétexte qu’à court ou à moyen terme elles menaceraient l’os qui va supporter le futur implant nous préparent à un nouveau monde : un monde à l’envers. Où sont passés les paros, les vrais qui jusqu’au bout essayaient de sauver ce qui était sauvable ? Ceux qui passaient un temps fou à la préparation initiale, autrement dit l’apprentissage d’une hygiène parfaite ? Aujourd'hui la plupart arrachent et planifient une full mouth reconstruction. Mon ami – mon maitre – Daniel Etienne ressemble dans ce contexte psychédélique au cinéma noir et blanc d’avant-guerre alors qu’il n’a jamais été aussi avant-gardiste. C’est lui le premier qui m’a mis en garde contre les péri-implantites, à me dire qu’un jour cette folie ensorcelante s’enrayerait, qu’on cesserait d’implanter à tort et à travers, que l’implant ce ne sera jamais mieux qu’une dent.
Aujourd’hui dans les beaux quartiers fleurissent les endo-implantos, des traders de la dentisterie dont le credo est simple : je tente l’endo, si j’échoue j’implante. L’accord interne gagnant-gagnant. Moi, je dis que ce progrès ne va pas forcement dans la meilleure direction.
Un ami m’a raconté qu’il fut envoyé par son praticien chez l’un d’eux. Avant même de voir celui qui allait le soigner, il fut pressé par son assistante de signer un devis dans la salle d’attente. Un d’implant et un d’endo !
Mazor et beaucoup d’autres semblent participer de cette même autopromotion sauvage aux enjeux financiers colossaux. A l’échelle de notre métier évidemment…
Cela dit, ne me faites pas dire ce que je ne dirai jamais : contrairement à beaucoup d’autres, Mazor reste un clinicien super brillant et son cours ne fut pas complètement inintéressant car c’est aussi un chercheur émérite.

Son exposé, bien que bref, sur la technique du MIAMBE fut superbe et excitant :

Minimally Invasive Antral Membrane Ballon Elevation

Très fréquemment dans les secteurs postérieurs maxillaires, on se trouve confronté à une hauteur insuffisante d’os pour implanter. On doit alors transformer le vide aérien du sinus en os. Pour ce faire, il y a plusieurs techniques. Le volet latéral est la solution d’excellence, mais le problème c’est que c’est compliqué. Compliqué et long, même quand ça se passe bien. Alors quand ça se passe mal, je vous dis pas… On rêve tous de trouver une solution simplifiée, moins invasive et fiable. L’abord sans volet latéral, par la crête ou latéralement, est ce qui se fait de moins invasif. 
La technique que décrit Mazor en est une. On ne saura pas qui a mis au point cette technique, mais si elle est prometteuse, elle reste aussi mystérieuse. Sauf si on va à Bucarest. Je rigole.
Mazor aurait pu nous apporter le matos pour nous le faire voir, nous projetait des vidéos, intervenir en live, au lieu des photos et des promesses qui si on vient au bon endroit et si on paie le prix qu’il faut on aurait une formation digne de ce nom. En gros : NYU à 400$ par jour + hébergement et avion, c’est peanuts. 
N’empêche, le technique du ballon, sur le papier c’est génial : on fore jusqu’au contact de la membrane sinusienne avec des forets conçus pour ne pas perforer. Dans l’orifice ainsi créé, on insère un embout qui contient un ballon qu’on va se gonfler jusqu’à une certaine pression pour décoller la membrane. Puis on comble. Un jeu d’enfant. Si on a quelques millimètres d’os, on peut aussi placer les implants le même jour. 


Pour combler après avoir décollé, Mazor suggère le Novabone Dental Putty 

Extraction implantation immédiate, stabilité primaire très moyenne, comblement au Novabone. Ça marche !

La photo du Straumann, je l’ai trouvée sur le site du Novabone. 
Ci-dessous, un cas à moi où la stabilité primaire était une plaisanterie. J’ai tenté comme je tente souvent avec Straumann.
2 Slactive / 6mm placés sur un os type potage renforcé au βTCP, torqué 35 N/cm 2 mois après.
  

A midi la traditionnelle photo de famille 

Il y a quelques années on la faisait en milieu de semaine. Beaucoup ont râlé – les français – surtout ceux qui ne venaient que pour leur présentation et partaient ensuite faire du shoping. Du coup ils n’étaient pas sur la photo.
Pour mettre tout le monde d’accord, Ken Beacham a décidé que ce serait le lundi matin, quand tout le monde est là.

 

 

On remarquera les iraniens à leur costume (il y en a moins qu’avant). À noter chez eux une épidémie de prostatiques, car toutes les dix minutes il y en avait un qui se levait pour aller au petit coin avec son iPhone. A noter également : à chaque session, on a droit à une belle iranienne (à la gauche du Raananais) qui vient faire de la figuration comme dans tous les James Bond.

L’après-midi le Cours fut toujours aussi  bateau.

Indications-Contrindications à l’implantologie, etc. 

Mille fois on a écouté, mille fois on a oublié ces trucs qui ne servent que le jour où on se crashe. Il y a quelques mois, une patiente s’est présentée au cab. Elle voulait des implants.  Elle avait l’air de se porter comme un charme. Questionnaire : coronarienne, stent, Plavix. En général ça ne m’arrête pas. Je l’implante sans appréhension. Le lendemain elle revient en urgence, un caillot de la taille d’un crapaud dans la bouche. J’ai géré mais je n’en menais pas large.
 Elle prenait du Préviscan et l’INR, que j’aurais dû voir de plus près, était limite, mais comme son stent était en place depuis plus d’un an, je n’ai pas jugé nécessaire de lui en faire passer un nouveau. En cherchant, on s’est rendu compte que le médecin aurait dû déjà la remettre sous Aspégic. Confirmé par 2 cardios. Depuis, elle a changé de médecin.

Tout ça pour rappeler que l’implantologie n’est pas une discipline à mettre entre toutes les mains. 

Dernière photo de Mazor

Reconnaissons que la photo a du panache. Imaginons le génie qui a posé ces fantastiques implants. Au moment où il les pose, difficile de croire qu’il n’a pas vu qu’ils avaient dépassé quelque chose. Bon admettons qu’il n’ait rien vu. Il met les implants, perfore la table externe, mais pas la muqueuse. Déjà pour perforer une table, faut insister…
Il attend comme tout le monde deux mois. Au bout de 2 mois, il jette un œil dans la bouche de son patient et s’aperçoit que les implants bien qu’ostéointégrés dépassent et que fait-il, ce génie : il prend l’empreinte ! Je n’y crois pas ou alors le mec est diplômé de l’école dentaire de Mongolie orientale. Pour moi le cliché cloche. Je ne crois pas une seconde que le mec ait pris un empreinte avec des implants qui perforent la table externe. Ou alors c’est venu après. Mais comment a-t-il fait pour prendre l’empreinte avec un angle aussi palatin ? Mazor est un blagueur ! Ou un retoucheur de génie ! Ou alors c’est venu après. Ecrivez-moi si vous avez une autre explication.
Cela dit, si ça tient et si le type a une bonne hygiène, il créera une attache à l’apex des implants… je plaisante. J’ai vu un cas qui durait depuis 10 ans d’un implant 37 (fait ailleurs, mais Straumann) qui n’avait jamais eu de mur distal.

Donc Mazor toute une journée. Je suis à 2 doigts ou 2 dents d’aller au Rockefeller Center shooter la vue exceptionnelle du dernier étage. 

Mais on y était la veille et les photos n’étaient pas mal.
 

The Top of the Rock, c’est la bombe en matière de « breathtaking view », mieux que l’Empire. Si on veut plus d’adrénaline, faut prendre l’hélico, mais ce n’est pas le même prix et en plus si les vitres sont sales, les photos le seront aussi.

Le soir Prime Grill en tête à tête avec l’amour de ma vie. 220$, repas impeccable, mais resto bruyant. En principe Rafi sait fédérer mais comme là comme il n’était pas là, ce fut chacun sa m…

En novembre sDv on refera ça


Mardi 24

Docteur Spiridon Condos 


Spiridon un prénom de folie pour un dentiste installé dans un endroit de rêve en face de Central Park West à quelques encablures du Dakota la dernière crèche de Lennon.

D’origine grec, Spiridon veut dire un homme entier, courageux, énergique et viril, et qui se veut sévère. Dommage que ça ne veuille pas dire aussi : passionnant.
Le mec plutôt beau gosse aura le privilège non pas de nous faire un cours inoubliable, mais d’assister à la graduation des trois futurs alumni.

Les 3 candidats Aziz Majdoub de Casablanca, Arno Caillere d’Alicante et Marc Znaty de Lieu-Saint à coté de Melun. 
Chacun 20 minutes. On a kiffé.


Aziz d’abord
Ce qui fut remarquable chez Aziz avant son costume et sa casquette (qu’il ne quittera plus après un coup de soleil) ce fut son trac. Il ne s’y attendait pas. Nous non plus.
Un trac, une émotion, une tremblote, une panique si inattendue qu’on en fut émus pour lui. Il l’avoua presque aussitôt et nous l’encourageâmes à se ressaisir.
Son exposé fut des plus intéressants, mais on avait tellement peur qu’il s’embrouille qu’on s’intéressa plus à lui qu’à ce qu’il disait. 
Implantologie  et orthodontie. Deux disciplines hyper complémentaires et l’idée d’en faire le sujet de sa graduation, était excellente. 

 

 

 

On a eu un fou rire en apercevant la diapo d’une de ses patientes. 

Par contre quand on a vu le résultat après deux ans de traitement, on est tombés par terre !!!!!!!!!!! La fille a basé le hidjab, s’est mis des lentilles flashy, fait blanchir la peau façon Jackson et est partie tenter sa chance à Hollywood.
Chapeau l’artiste !


Aziz, tu nous as emballés.


Son soulagement quand il eut terminé son speech.

 


Arno et ses méga cas. 
Chez Arno, tout est méga, les cas cliniques, le bateau pour aller à la pêche, la taille des poissons qu’il attrape avec sa canne et son cab aux 60 collaborateurs.
Il nous a franchement épatés, une maitrise rare. On se demandait presque (même Condos) ce qu’il faisait à New York. Visiblement ce type n’a plus grand-chose à apprendre à NYU.
A Alicante, sa méga clinique s’est spécialisée dans les grosses cylindrées.
Toute son activité tourne autour de ces cas chalots… pardon géants.
 Principe chez Arno : en haut minimum 10 implants, en bas 6 voire 8. Je suis ok, mais il y a des cas comme le montre le Dr Varpanioff où il est conseillé d’en mettre beaucoup plus. Comme12 ou 14. L’illustre Varpanioff trouve que quand on a décollé la gencive il ne faut pas hésiter à larguer les missiles et s’il y a un peu de place du côté de la tubérosité, il faut même y aller franco : 16, 17, 18 voire 19 ou 20. Varpanioff c’est un généreux prévoyant. Il dit qu’il en met en réserve pour l’avenir. Regardez les requins, pas de problème de mastication !
« Faut être un requin dans la vie si on ne veut pas être une espèce menacée ». (Saluçav Varpanioff, ADF 2000)
Ou un thon, je rajouterai.
La vidéo prise par Arno avec sa GoPro au cours d’une pêche au thon nous a encore plus bluffés. Arno a bien sûr un yacht et avec un pote opticien sort en mer deux-trois fois par semaine pour taquiner les thons de plus de 100 kg. J’ai gardé la vidéo, dommage que je ne sache pas insérer des vidéos dans ce blog. 
Qui a dit que le métier était en baisse ? 
Il nous a tous invités à Alicante. On viendra un jour si Di.eu veut !
Hasta luego, Amigo.

Marc Znaty a ressorti sa conf des 10h de l’implantologie sur le switching manioff, ça passe partout et tout le monde est content.
Marc est un garçon adorable. Je pense que vu l’âge de ses gosses il ne sera pas là pour ma graduation. Par contre, mon gendre m’a promis d’y être.

 

Après-midi 

Les trucs sérieux commencent

Docteur Paul Fletcher


Equipe de Tarnow, la légende vivante de Columbia, le messie du gap, l’empereur de la ROG.
Ça y est, on est dans du lourd.
Il était temps. 

Le mec c’est tout sauf un rigolo.
Et si vous voulez savoir ce qu’est un universitaire, allez lui rendre visite à Columbia. C’est le frère de lait de Denis Tarnow.
Son cours est un modèle de rigueur, d’esprit scientifique et d’honnêteté intellectuelle.
Et surtout le sujet. 

Les péri-implantites. 


Sujet brulant. Daniel Etienne m’a prévenu. Leclerc à Nice en avait rajouté une couche sur un ton qui nous avait glacé le sang.
Gaffe les chirdents ! Le fléau arrive.
Ah bon ? 
Eh oui, ces saloperies arrivent en hordes sauvages dans nos cabinets et on est démunis face à elle.
Fletcher va nous larguer son cours comme on largue une bombe lumineuse 
Pas la place de détailler, ça a duré des heures et ce fut passionnant
Juste retenir ce tableau :

BOP : Bleeding on probing: saignement au sondage 


L’honneur d’être dans une photo avec lui. La classe quoi !

Fletcher avec Michael Elbaz et Pierre Koumi (responsable NYU pour la Belgique

Conclusion : le meilleur traitement c’est la prévention. Et si on doit intervenir, il faut le faire le plus tôt possible. 


Mercredi 25 juin

My Birthday
Tunis au siècle dernier…
Si on m’avait dit qu’un jour je fêterai mon anniv à New York…

Le matin 

Visite de NYU.  

La visite fut très instructive et m’a fait rêver : la fac est propre, moderne, tout le monde est de bonne humeur. Ah si un jour mon fils… ça lui ferait oublier Paris. Ou alors mon petit-fils... Non je serai déjà mort. Mais oui j’aurai un petit-fils dentiste… mais non le vaccin anti-carie n’existera jamais.
A la différence de la France, le vice doyen à New York est un VRP, un représentant de NYU.
Des tas de trucs portent le nom de Denis Tarnow.
Il y a dû avoir un sacré castagne pour que l’implantologue légendaire s’exflitre à Columbia.
 

Sans commentaires.



Le Dr Ziad Jalbout

De la planification à la pose. On arrache tout et on met des dizaines d’implants le jour même. 
 
Du déjà vu
On a baillé
Lui aussi. Sans parler de sa cravate. Un des grands problèmes aux States c’est les cravates. Terrible… pourtant ils ont Hermès sur Madison, je ne sais pas, je ne comprends pas.

 


Jeudi 26 : the star


Le mec qu’on retiendra avant tous les autres
Le type qui nous a fait pendant 3 heures un véritable one man show.

Dean Vafiadis the dentist crooner- the Surgeon five stars- un mec que la France ne saura jamais  créer. Humour, charme, sympa, convivial, facétieux.


Résumé de sa vie. Aux States, ils ont tous cette manie de se raconter. Moi perso, j’aime bien.
 Sa vocation est née après un accident de jeunesse où il a perdu ses dents de devant. Il est resté édenté pendant des mois. Il a souffert comme ce n’est pas permis, surtout psychologiquement. Après ça, il s’est juré de devenir dentiste. Pas n’importe quel dentiste. Non, Dean sera un géant ou rien. C’est ce qu’il a raconté. Success story à l’américaine.  Nous on applaudissait. On n’est pas obligé de le croire, mais on a adoré le mec. Surtout son costard-cravate et sa montre Audemar Piguet à 800 K€ offerte par la pédégère du groupe dont il a refait le sourire et sauvé la vie sentimentale. New York, quand tu réalises un exploit, tu cherches à en faire un film à 100 M$.
Dean développe une énergie qui me rappelle les stars givrées d’Hollywood. D’ailleurs tout naturellement il se compare à elles.

 

 

   



A la fin du cours, il nous invite tous à visiter son cab. La visite du cabinet de Vafiadis nous a appris des milliers de trucs sur nos lacunes professionnelles et marketing. Le cab raconte sa vie, sa passion, ses compétences, raconte le bonheur qu’il va donner à ses patients.
Hey man I'll change your life. I'll make you a winner, do you realize or not ?


Il a raison. C’est le Sean Penn de la dentisterie. Ce mec a un talent fou, un culot fou et une absence totale de doute. Rien que pour lui le voyage valait le coup.

 


Jeudi 26 après-midi 


Docteur Geissburger


Une autre bombe, mais moins glamour. Une tête de tueur psychopathe de la CIA, mais super sympa.


Dentiste de père en fils et même de grand-mère en mère et en petit-fils. Sa grand-mère fut diplômée à l’époque où les femmes n’allaient pas encore en fac.
Son mot formidable – que je ressortirai un jour – à une patiente : « dans votre bouche je me sens en milieu hostile ».  Et au final, pour lui pacifier la bouche, il a tout refait. Aux States, le meilleur plan de traitement c’est tout refaire. 
Dans le bâtiment, c’est souvent un bon principe. En dentisterie, ça peut se discuter, mais encore une fois, qui suis-je pour contredire ces maîtres ?


Trop génial. Elle est passée de vieille quinqua divorcée  à Kristin Scott Thomas.
Pas cher le voyage.

Dentiste de la Côte Ouest (San Francisco).  Il nous a raconté sa vie pendant 10 minutes avant de commencer son cours. Faudrait que je m’essaie à l’exercice avant ma présentation : « alors voilà je m’appelle Gilles Abitbol, mon père fut mécanicien-dentiste pendant la 2ème guerre mondiale à Baden-Baden. Il faisait des anesthésies et arrachait des dents avec juste un CAP d’infirmier. Il a tellement adoré qu’il s’est juré que plus tard il aurait un fils dentiste. Son frère Maurice qui a tué plein de boches avant de rentrer à Tunis vendre de la bonneterie de luxe pour faire plaisir à son père Breïtou et à sa mère Suilma, a lui aussi eu un fils dentiste. Enfin, Charlot, l’ainé des 3 frères, aura aussi un fils dentiste, mais mourra avant qu’il ne soutienne sa thèse… »

 Ça peut être sympa.

Je peux même en faire le sujet de ma graduation. Je vais en parler à Raphi quand il sera rétabli.


 

Jeudi après-midi : Visite du cab du docteur  Vafiadis

Cab sur la 5ème avenue. 

La 5ème avenue, c’est l’avenue mythique de New York. Une ligne droite où il n’y a rien à jeter. Du square Washington jusqu’au nord de Central Park tout est chicos. Bon c’est vrai, elle continue après dans Harlem, mais on s’en fout.
 

Vafiadis est en plein milieu à quelques blocks de Central Park. Le loyer frôle les 30.000-40.000$ pour 250m². C’est mon copain Robert qui exerce sur Lexington qui me l’a dit. Rien qu’en voyant la réception et le studio photo on devine la dimension.


 

Le moindre m² est marketing. Partout dans le cab, on est face à son travail, face à son talent, face au réalisme de ses honoraires cosmiques. En France grâce à la CCAM on échappe grâce à Di.eu à cet insupportable côté ultra libéral.

Vue de la salle d’attente


Cette année le directeur de Straumann France a insisté pour qu’on finance une étude de notoriété du cab. Questionnaire mis au point par un universitaire allemand Riegl. Juste pour voir quelle image nos patients ont de nous. On leur a donné nos questionnaires, et trois mois plus tard on a reçu Thierry Guillard pendant 3 heures pour discuter des résultats de l’étude.
En gros : tout est parfait chez nous, sauf un truc : on ne fait rien comme Vafiadis. Lui communique comme un dieu. Nous non. Les patients ne savent rien de ce qu’on sait faire, de ce qu’on peut faire, de la qualité de notre travail. En gros, Guillard a essayé de nous dire : communiquez sur ce que vous faites, faites-vous de la pub. Quand on a visité le cab de la 5ème avenue, j’ai compris ce qui nous manquait. Cela dit Vanves––5ème avenue New York… Il y a une expression plus forte que le jour et la nuit ?… Depuis, Guillard a démissionné. Pour des raisons qui n’ont rien à voir. Au moment de l’étude, il savait qu’il quitterait Straumann. Nous on savait qu’il faisait tout ça pour qu’on pose que du Straumann (l’implant le plus cher du monde), mais on jouait le jeu parce qu’on l’aimait bien.

 

Vendredi check out au Sofitel

Le professionnalisme au Sofitel fut irréprochable, mais ça eut un prix 
Une lettre urgente par Fedex à notre fils : 90$
A New York le pognon, c’est une abstraction.
Pauvres, passez votre chemin.
« Salauds de pauvres ! » s’écriait Gabin dans la traversée de Paris. Film culte à revoir d’urgence. En noir et blanc.

 

 

Week-end à Brooklyn 

Chez les Weiss, Jacqueline et Jerry. Nos meilleurs amis américains depuis 1999. Des gens extraordinaires.

Une obsession : depuis plusieurs années (avant Wikipédia) je suis à la recherche de l’endroit où Woody Allen a fait la photo de l’affiche de son film Manhattan pour faire la même.

J’ai fouillé partout derrière le Brooklyn Bridge, je n’ai pas trouvé l’angle. Evidemment dans ma tête ça ne pouvait être que le Brooklyn Bridge. C’est le plus beau, le plus photogénique et comme Woody vient de Brooklyn, ça ne pouvait être que lui.
J’ai essayé plusieurs fois. Je me suis même dit que je ne retrouvais pas parce qu'il y avait du avoir des gros travaux depuis l’époque du film. 1979.
Vendredi après-midi, j’ai trainé Jerry partout. Il fut adorable de patience. Il a même interrompu un shooting de photo de mode pour leur demander s’ils savaient. Ils ont tous confirmé que c’était le Brooklyn. Comme quoi…

Dimanche matin, j’ai loué les services d’un chauffeur à 30$ l’heure pour chercher encore. 

Yonathan vient d’Ouzbékistan. Il est passé par Israël où il n’a pas réussi à trouver du boulot. Il est arrivé à New York, s’est marié, a fait un gosse à sa femme puis a divorcé. Il est très heureux à New York, mais comme on le prenait trop pour un terroriste, il a décidé de changer de look. Pour passer inaperçu dans les aéroports il s’est fait pousser les peyots(…). Il gagne très bien sa vie en faisant chauffeur privé. Uber a essayé de le recruter, mais il a refusé.
Vers midi, je me suis rendu compte après avoir pris 500 photos qu’en fait je me plantais !
Si Woody Allen avait appelé son film Manhattan, forcement la photo de  l’affiche, il était allé la prendre à côté du pont de Manhattan, celui qui est à côté du Brooklyn bridge.
 
Quel nul j’étais !

 

 

Toujours pas ! A force de regarder l’affiche et le Manhattan Bridge, je me suis aperçu que le maillage du pont du film était plus dense que celui du Manhattan.
A Newark juste avant de décoller, soudain je découvre sur le web que ce n’est ni le Brooklyn ni le Manhattan : c’est le Queensboro bridge !

Le pont de Queensboro qu’on prend entre la 59ème et la 60ème  rue et qui relie Manhattan au Queens, traverse l’East River en survolant Roosevelt Island, sans la desservir.  Faut prendre le funiculaire pour visiter. 
 
Je suis le plus nul des New York-phile. Pourtant ce pont, je l’ai shooté en novembre dernier !
 La prochaine fois j’essaierai de savoir de quel côté il a pris la photo. Coté Manhattan ou côté Queens ou alors il a pris le funiculaire et est descendu à Roosevelt Island.
Réponse en novembre.

 

Déjeuner Samedi midi 

Les Weiss pour me faire plaisir avaient invité le docteur Robert L., dentiste installé sur Lexington. Photo de son équipe : moi à Vanves, j’appelle ça the dream team dans le jardin d’Eden. Pas une fois dans ma vie pro je n’ai osé en rêver…


Je l’avais déjà croisé, il y a un an ou deux. Chaleureux, cordial, il parle un excellent français, sa femme aussi. J’ai passé un moment exceptionnel en leur compagnie. A New York, celui qui ne pose pas d’implant n’est pas pour autant déclassé comme en France. En tous cas, c’est ce que m’en disent les confrères parisiens qui n’ont jamais franchi le pas. A Manhattan celui qui fait de l’esthétique comme Robert fait un chiffre de dingue.
Ce que j’en ai retenu : implant + pilier + couronne, prix moyen à Manhattan 6000$. Couronne classique sans les soins : 2500-3000$. Quand j’annonce mes tarifs (moitié moins cher) soudain les newyorkais se demandent s’ils ne pourraient pas  joindre l’utile à l’agréable : visiter la Tour Eiffel et se faire poser des implants. Comme nos chers concitoyens qui choisissent la Tunisie ou la Bulgarie pour bronzer et cicatriser. Connaissant les problèmes que rencontrent les expatriés de la dentisterie, je les calme vite : à croire que les américains sont plus futés que les français. Cela dit, j’ai entendu dire que beaucoup allaient au Mexique.
Son loyer (il est propriétaire) est de 10 K$. Il héberge un dentiste indépendant (5000$ de loyer) et en cherche un autre car il leur reste des pièces libres.
Les charges salariales de ses assistantes dentaires se montent à 14% du salaire net. Une fille touche environ 3000$ par mois. Nettement plus qu’en France, mais chez nous une assistante dentaire nous coute plus cher à cause des charges. Eh oui, douce France cher pays de mon enfance…
Pas de problèmes de prudhommes. S’il n’est pas satisfait de la fille il la remercie sur le champ. Il fut contraint de le faire il y a quelques années car il estimait que la fille ne s’investissait pas assez dans son job. Quand elle aspirait, elle regardait ailleurs, m’a dit-il. A Paris si on licencie une salariée pour ça, elle va immédiatement au commissariat déposer une plainte pour harcèlement moral. Ou plus.
Robert va au boulot en métro, 45 minutes. Il habite Midwood (le Brooklyn chic) une très belle baraque. Manhattan en voiture, ce n’est même pas dans ses rêves les plus fous.
Il adresse ses implants à un prof de NYU dont j’ai oublié le nom.
Il travaille sans se préoccuper des signes extérieurs de sa religion et pareil pour tout le personnel. Il n’aura que la retraite qu’il aura capitalisé, pas comme en France où ce sera de plus en plus une pochette surprise.
Il me dit – et il n’est pas le seul – que de New York, la situation française lui semble proche du pogrom. La laïcité française le fait doucement rigoler. Moi aussi.
Le souci que se font les newyorkais sur la situation en France, l’antisémitisme, le Front National, les zones de non-droit, est hypertrophié par rapport à notre ressenti quotidien. C’est peut-être eux qui ont raison… surtout depuis les évènements de ce mois de juillet. On verra…

Ce que j’ai retenu de NYU. 
Les nouvelles philosophies du tout-à-l’égout très discutables, le LASER discutable (beaucoup l’ont acheté et ne s’en servent pas), le  CAD CAM (la CFAO) discutable, les implants courts contre greffes : combat passionnant, les alternatives à l’implant comme les collages (gros sujet du prochain blog), le business dentaire, les dentodollars, l’obsession névrotique de l’esthétique chez les américains. Novembre : on y retourne.
De New York 
Mon combat pour prendre des photos réussies sans agresser les autres ne fut pas facile. 
La vie euphorisante à Manhattan, 
L’envie de viande qu’on a dans cette ville carnassière et pas à Paris, 
Les habitudes qu’on prend ici et pas ailleurs, 
L’énergie contagieuse, 
La peur qu’on sent chez les gens de ne pas être à la hauteur, le challenge, la ville impitoyable pour ceux qui trébuchent, la ville qui a la bougeotte, 
Les taxis verts pistache qui n’ont droit qu’à un certain périmètre de Manhattan, 
Uber, les voitures avec chauffeur privé qu’on a commandé pour aller à Brooklyn car aucun taxi vendredi après-midi ne veut y aller. Super plan et prélevé directement sur notre compte pro parisien avec facturation automatique. Le top pour les déplacements pro.
Le sac à dos super fashion Tumi que je me suis offert sur Madison. 
Le stress de Nike Town avec sa musique et son agitation. Au rez-de-chaussée, ils ont installé un mini terrain de foot pour qu’on teste leurs chaussures pendant la coupe du monde ! 
L’entropie généralisée. Le grouillement. Le bucher des vanités. L’Amérique toujours dans la folie des grandeurs autant que dans la grandeur des folies, le surdimensionnement de tout.
What else ?
Le génie de l’Amérique c’est le billet de 1 dollar. Grâce à ça les mendiants partout te font la monnaie. En plus tous les billets sont de la même taille. Ça décomplexe. L’Europe est à mille années lumières de le comprendre. Tant pis. On avait créé le gros billet de 500€ et voilà qu’ils veulent l’interdire. Fallait créer le billet de 1 euro…

 

Ma femme

Elle fut parfaite. Comme d’hab.
Comme d’hab depuis plus de 20 siècles.


Pour finir je vous montre ma photo préférée de ce mois de juin. Non ce n’est pas mon assistante… pourquoi ce n’est pas mon assistante ?

Rdv en novembre pour mon exposé
J’hésite encore. Sujets possibles
1. Les implants courts, ou comment éviter les greffes. Straumann sort l’implant de 4mm, peut-on espérer un jour l’implant de 1mm ? ou le 100 m en 5 secondes aux JO ?
2. Enfouir pas enfouir ? pas évident de trancher.
3. Les échecs en implantologie, les chiffres officiels et les vrais …
4. L’implantologie  a-t-elle créé des monstres ?
5. L’implant est-il l’avenir de l’implant ?
6. L’implant CFAO au cab.
7. Dans quelques  générations va t on nous accuser d’avoir contribué à créer ROBOpostOP ?
8. Ken Beacham sera-t-il doyen de l’humanité ?
9. Pourrais-je un jour pêcher un thon de 110 kg ?
10. La pluie peut-elle s’arrêter en ce mois de juillet à Paris ?


Mr Lenglet (manager Sofitel) m’a assuré que c’était bien le peignoir que DSK portait le fameux soir de ses noces barbares avec Roberte. Il m’allait un peu grand mais je la voulais juste pour la photo
Sympa


Rendez-vous en novembre pour de nouvelles aventures palpitantes avec Raphael  sDv  

Future Conclusion de ma présentation : 
« Avec toutes les marques d’implant,
que nous avons essayées, nous avons connu des échecs totalement imprévisibles à 150%, mais c’est seulement avec une seule marque qu’on a vu des vrais miracles »

Julius Filipus Straumann
Il a dit aussi : « faut croire à l’implant qu’on met, faut croire que c’est le meilleur sinon il ne prendra pas »

 

Pour finir 
Cette photo de Jules un futur confrère 


Pour vraiment finir je souhaite à jacqueline tout le bonheur possible pour son anniversaire du 30 juillet
Merci à elle et à Jerry qui depuis 15 ans nous accueille de la façon la plus magique possible.

PARTICIPANTS juin 2014 
LES FRANÇAIS

 

 DOCTEUR BENOIT CAYRON
  DR. OTHMAN MIKOU
  et/ou DR. EDOUARD ZALUSKI 

 

DOCTEURS MICHAEL ELBAZ ET MICHAEL KHALFA DE PARIS  
               
 
DOCTEUR JEREMIE AMZALLAG DOCTEUR DIDIER BESSON 
DE BEAU SOLEIL (qui m’en a raconté de belles sur la principauté (Monaco) mais que je ne peux hélas pas rapporter)
              

DR. RAPHAEL PIARD (Martinique)                           DR PIERRE KOUMI ET DR AZIZ MAJDOUB
  

DR. MARINE CARBONNELL 

LES BELGES
 DR. AZITA BIJARI
DR. LUDOVIC ALTERMATT           WITH DEAN THE MAGNIFIQUE

LE PORTUGAIS. DR. NUNO VAZ



LES IRANIENS
??????????
LES PHOTOS QUE J’AVAIS PRISES D’EUX SE SONT EFFACEES A PART UNE ! SONT TROP FORTS LES SERVICES SECRETS IRANIENS


DOCTEUR SANAZ HASHEMI

 

FRANCE :
DR. JEREMY AMZALAG (TRADUCTEUR)
DR. SORIA AIMEUR (Algérie)
DR. DIDIER BESSON 
DR. ARNO CALLIERE
DR. MARINE CARBONNELL 
DR. BENOIT CAYRON 
DR. MICHAEL ELBAZ 
DR. MIKAEL KHALFA 
DR. ABDELAZIZ MAJDOUB
DR. OTHMAN MIKOU 
DR. MOHAMMED MOKRANI (Algérie)
DR. RAPHAEL PIARD (Martinique)
DR. EDOUARD ZALUSKI 
DR. MARC ZNATY

BELGIUM :
DR. PIERRE KOUMI (GROUP LEADER)
DR. AZITA BIJARI
DR. LUDOVIC ALTERMATT
IRAN  :
ALI REZA GHODS (GROUP LEADER)
DR. BAHRAM AZIZI
DR. SANAZ HASHEMI
PORTUGAL  :
DR. NUNO VAZ

Et moi.

Bonnes vacances et que la paix revienne sur terre !