On est fin août et je n’arrive pas à finir ce blog. Allez courage !
Pourtant la cuvée 2013 fut aussi intéressante sinon plus que les précédentes. En tous cas, de plus en plus sympa. Au centre de cette semaine, toujours l’implantologie, la mise en condition tissulaire, les greffes, les scoops, la récusation d’idées reçues, des têtes nouvelles et la lumière et l’énergie de Manhattan, l’énergie de NYU, des enseignants, des étudiants et moi, dès que je marche dans Manhattan j’ai la pêche, allez savoir pourquoi ! 
 
La raison de ce retard tient en une phrase : en rentrant à Paris le 24 juin m’attendait l’enfer, l’enfer dans ma vie professionnelle. Un enfer presque prévisible, je savais que ça allait être dur mais pas à ce point… Cela dit n’exagérons rien, ce ne fut ni l’Afghanistan ni la Syrie et encore moins l’Egypte; quand je parle d’enfer c’est d’un petit enfer que je parle ; n’empêche dans notre métier il y en a plein, des petits enfers…
 
Qu’est ce que l’enfer dans le métier de dentiste ? 
L’enfer, c’est un évènement qui nous fait sortir de notre routine, qui bouscule nos automatismes, ces procédures qu’on a tellement de mal à mettre en place, l’enfer c’est le changement violent, inévitable, une brusque turbulence qui nous secoue, un trou d’air qui agresse, chahute le quotidien, l’enfer c’est ce micro Sandy qui nous dit qu’après ça, notre vie professionnelle ne sera plus jamais pareil, mieux quand on est optimiste, mais en tous cas différente avec un paquet de nouvelles habitudes, encore de nouvelles habitudes qu’on va devoir intégrer à notre quotidien, le quotidien de ce métier fabuleux, fabuleux parce qu’impossible. Un vieil ami devenu une légende vivante de l’endo (dixit mon jeune associé) me disait souvent quand j’étais étudiant et lui petit assistant pas encore connu: n’oublie jamais, l’enfer dans ce métier c’est vouloir tendre vers cette perfection supposée possible sans jamais l’atteindre. Il avait raison sauf pour les dentistes-conseils qui eux l’ont atteinte depuis longtemps, mais c’est une autre histoire.
 
Dans le métier de dentistes, l’enfer peut prendre plusieurs formes :
Le premier enfer – tous les dentistes l’ont connu, le connaissent tôt ou tard, sauf peut-être ceux qui exercent en province où la pénurie de dentistes surchargent les agendas – c’est le calme, les périodes de creux (donc de doute), avant les vacances, après les vacances, avant le premier tiers d’impôts, après le premier tiers, avant les fêtes, après les fêtes. Tout le monde en Ile de France a connu la raréfaction des cas, les devis refusés, les mutuelles qui contestent, les gens qui se plaignent de la conjoncture, qui n’ont pas le moral, qui se font licencier, les patients qui vous trouvent cher car ils sont moins remboursés qu’avant où quand ils étaient remboursés intégralement ils vous trouvaient sympathiques, arrangeants  et raisonnables, la concurrence des low-cost, des centres mutualistes, l’agressivité des contrôleurs de ces mutuelles. En France la guerre fait rage entre dentistes parfois dans une même rue, un même centre, un même cabinet où on se pique des patients par peur d’en manquer. Dans ma tradition on dit que c’est le Ciel qui envoie les patients. N’empêche, on angoisse quand on a du mal à remplir l’agenda. Surtout quand il est plein de gens qui vous posent des lapins. Récemment une nouvelle catégorie de patients est apparu au praticien qui en ont marre de se faire planter et qui les appellent avant le rendez-vous pour être sûr : les patients qui confirment mais qui ne viennent pas quand même. Ceux-là nous rendent fous plus que les autres, surtout quand on a bloqué pour eux des grosses séances de travail. Je connais des praticiens qui ont mis en place un service voiturier pour aller les chercher. Faut pas pousser…
 
Le deuxième enfer, mal endémique depuis une bonne dizaine d’années, voire davantage, c’est le manque d’assistante dentaire qualifiée ou pas, le manque de filles ayant au moins le niveau Bac, de filles qui présentent bien, de filles qui ont envie de travailler, d’apprendre un métier où le chômage n’existe pas, un métier polyvalent et intéressant – quand on est compétente… Ça aussi c’est vraiment l’enfer et rien n’y fait. On a beau traquer la fille un peu partout, dans les supermarchés, dans les salons de coiffures, dans les bars. On ne trouve pas. On a beau – quand on en trouve une – la surpayer, elles finissent toujours par partir comme si la simple conscience de la pénurie les rendaient paresseuses, volatiles, instables, inconstantes. L’enfer est récurent.  Quand on en a une, ça va le temps qu’elle reste, le temps qu’elle est normale. Mais quand elle annonce son départ, quand elle tombe enceinte ou on ne sait pourquoi quand elle vire démotivée ou délirante l’adrénaline monte et ABCDENT devient notre page de démarrage le matin où on débarque au cab au lever du jour. Un jour, quand j’aurai du temps j’écrirai un livre là-dessus. Ou alors je publierai leur CV. Et encore je n’ai pas parlé de l’enfer à l’état pur : le conflit avec l’assistante sournoise et bien renseignée, qui se termine aux prudhommes ou au commissariat. Mais là n’est pas mon propos, je veux parler des petits enfers.
 
Quelquefois, de guerre lasse, on se rabat sur les étudiantes en dentaires, mais ça ne résout rien car elles ne sont que très peu dispo, il y a les cliniques, les TP, les périodes d’exams et elles finissent fatalement par être diplômée. Embaucher une dentiste étrangère ça aussi est un non sens. La fille souvent jolie se révèle vite être une catastrophique et inefficace spectatrice de votre travail. Mieux rester seul que de subir cette praticienne indolente contrainte de par son origine aux petits boulots en France et qui se permet quelquefois  devant le patient de donner son avis sur notre travail sous prétexte qu’elle est surdiplômée (pour prolonger leur permis de séjour elles font tous les C.E.S  possibles)
 
Depuis quelques temps, des assistants-hommes se proposent. Quelquefois, on se dit : c’est peut-être la solution, mais culturellement ça passe mal. On ne sait pas pourquoi, mais avoir un mec en face de moi toute la journée, je n’arrive pas à m’y faire. Il y a quelques années du temps où les stages marketing étaient à la mode, on avait fait appel à un soi disant spécialiste du recrutement, un type apparemment bien sous tous rapports qui nous promettait de nous trouver la perle rare en un rien de temps. Au bout de quelques semaines, il était entièrement découragé : votre coin c’est le triangle des Bermudes, conclut-il mal à l’aise. Bon nous, on ne le croyait qu’à moitié car on connait beaucoup de confrères qui ont le même triangle autour de leur cab. Il y eut même des périodes où on se retrouvait seuls, sans assistante, sans femme de ménages, on venait le dimanche faire la stérile et le ménage. 
 
Le 3ème enfer, c’est le contrôle sécu. Régulièrement les dentistes conseils reviennent à la charge, traquant les actes fictifs, les actes injustifiés, des plans de traitement sur-traités, des dépassements non autorisés, des erreurs de date, de dent, des radios sans compte rendu, sans nom, sans numéro de dent, nous accusant, sans rire, de faux et usage de faux. C’est leur métier, ils sont indispensables au bon fonctionnement de la profession. J’imagine que sans eux en France, ce serait l’anarchie, mais je crois hélas que les plus répréhensibles de nos confrères resteront à tout jamais dans l’impunité car ces gens-là sont plus forts que le système. L’enfer car – et c’est une exception française de plus –, le dentiste fautif peut être privé de l’exercice de son métier pour des raisons qui n’ont rien à voir avec son incompétence ou la dangerosité de sa pratique. Sans parler que pendant le contrôle, l’activité tourne au ralenti car on passe un temps fou à préparer sa défense, souvent pour rien, car on ne peut rien contre l’intime conviction de ceux qui ont le pouvoir de nous sanctionner. Quelquefois le contrôle dure plusieurs années et ne se terminent pas toujours très bien.
 
Le 4ème enfer, le plus moderne, c’est la panne informatique. Quand j’ai commencé ce métier,  au début des années 1980, il n’y avait pas de gants, on avait les mains dans le sang et la salive sans que ça choque personne. Pour stériliser les instruments, on avait un Poupinel, une sorte de four à chaleur sèche, on avait une seule turbine qu’on ne désinfectait jamais, qu’on graissait à peine, un contreangle et une pièce à main (qui dataient de la fac), pas d’ordi, rien que du papier et un stylo, un artisan prothésiste de proximité aux tarifs raisonnables, rien n’était numérique, les radiographies trempaient dans le fixateur avant de venir tacher nos blouses et l’endo se faisait à la main avec des limes et des broches et trois gouttes d’hypochlorite. Pas d’implant, pas de numérisation radio, pas de cône beam, de Protaper ni Waveone, de localisateur d’apex, pas de blanchiment, on pouvait passer d’un cabinet à l’autre sans être désorienté car les tiroirs contenaient les mêmes produits.
 
 Aujourd'hui tout est informatisé. Dans le moindre petit truc il y a un logiciel. Sans ordi le dentiste est aussi démuni que le chauffeur de taxi sans sa voiture. Il est au chômage technique et le pire c’est la rareté de l’informaticien. C’est la croix et la bannière d’en trouver un dans l’urgence. J’ai connu les débuts chaotiques de l’informatique avec ses hordes d’escrocs qui vous faisaient changer d’ordi parce qu’il venait simplement de planter. J’ai connu les imprimantes Laser à 6000€, les ordis à 10000. Aujourd’hui bien que ce ne soit pas aussi terrible qu’au début, trouver un informaticien qui accepte de venir rapidement est très compliqué. Heureusement maintenant ils peuvent prendre la main à distance et nous dépanner rapidement. N’empêche, on est vraiment dans une situation de fragilité, de vulnérabilité extrême, de captivité même, depuis l’apparition des terminaux de paiement, de la télétransmission, des agendas informatiques sans sauvegarde fiable, de la radiologie numérique, des logiciels de programmation chirurgicale, des réseaux domestiques, des moteurs à inductions, de la CFAO, des Lasers etc. Aujourd'hui il n’y a toujours pas de vraies sociétés informatiques spécialisées dans le dentaire. C’est toujours un grand moment de solitude quand le matin un ordi ne veut pas démarrer.
 
Le 5ème enfer c’est les conflits entre associés dans le cab. L’association entre confrères est aussi indispensable que non naturelle. Le partage des frais et la mise en commun sont des prérequis de gestion qui nous obligent, et nous obligera de plus en plus à nous regrouper. Hélas les personnalités sont toujours très différentes et souvent ça barde et souvent pour des détails. On a tous connu ça. Pendant ces périodes, ça nous fait aller au cab à reculons. Quelquefois on a de la chance, l’associé part s’installer en face ou on finit par trouver un compromis. Quelquefois l’enfer dure des années avec des affrontements plus ou moins dramatiques. Chez nous ça va à peu près. On a ça en commun qu’on n’aime pas les bagarres et que par-dessus tout on adore notre métier et notre cab.
 
Il y a un 6ème enfer – last but not the least – un enfer qu’on connait régulièrement, mais qu’on oublie et que si on ne l’oublie pas de toute façon il faut y passer régulièrement. Cet enfer, ce sont les travaux au cab, les gros travaux. Il y a 3 ans, on a fait installer un cône beam et changer tout le réseau informatique : l’enfer pendant 6 mois. Sans parler que ce qu’il nous reste de leasing est inférieur au prix d’achat d’un appareil neuf.
 
 En juillet 2012, on a décidé qu’il fallait rénover. Pourquoi ? Parce que soudain une copine pro de la déco qui passait par là m’a dit « ton cabinet vieillit, il ne te ressemble plus ». A partir de là, ça a commencé à me trotter dans la tête. Milliers de discussions entre associés, examens des catalogues, convocations de commerciaux, visite de showroom, séjour prolongé à l’ADF. On a même fait un sondage auprès des patients : 90% d’entre eux ne remarquaient rien, seuls 10% trouvaient que effectivement… et c’est ces 10%-là qui nous faisaient mal, qui lâchaient des phrases du genre « oui maintenant que vous le dites, je dois reconnaitre que votre déco commence un peu à dater, la moquette par exemple c’est has-been à mort, nid à poussière, votre carrelage c’est vrai que ça fait cuisine normande des années 1980… D’ailleurs je me suis toujours demandé c’est bizarre, cette moquette, dans un lieu où on fait de la chirurgie, je me suis même dit que ça devrait être interdit ?… »  De toute façon, je le savais que mon cab était vieillot, que la moquette c’était parce que je n’aime pas le parquet, que le carrelage était kitsch, que le fauteuil régulièrement tombait en panne. Il fallait prendre une décision. On l’a prise. Réfection des 3 cabs, l’un après l’autre pour pouvoir travailler un peu. Résultat : ce fut l’enfer tout le mois de juin, avant mon départ pour New York, pendant mon absence et à mon retour. L’enfer parce que la première commerciale a démissionné après avoir touché sa com, que le remplaçant nous rabattait les oreilles qu’il ne touchait rien sur ce coup, qu’il n’était pas technicien, qu’un commercial ne cherche qu’à faire signer le bon de commande sans se préoccuper des détails techniques, de prendre les bonnes cotes, de faire des plans cohérents, de faire venir les corps de métiers compétents. Ce fut la confusion la plus totale avec au final une situation où on ne fut pas loin d’un constat d’huissier et d’une lettre d’avocat, car la plomberie a été sabotée, le carrelage se déforme, les câbles du réseau informatique ont failli être noyés dans le meuble, lequel meuble n’est pas aux bonnes cotes, qu’on m’a reproché que le mur et le plancher n’étaient pas droits, qu’on n’y pouvait rien, comme si le tailleur reprochait à son client venu se faire faire un costume sur mesure, pour se justifier d’avoir raté la coupe, d’avoir un bras plus long que l’autre. Bref prise de tête et une installation qui n’est pas encore finie. Et un blog qui traine. Dommage car à New York ce fut l’émerveillement.
 
DIMANCHE 16 Juin 2013, magic New York, indestructible New York, I love NY, I love Manhattan!
 


 

 
L’avion : Openskies toujours, impecc comme toujours sauf la bouffe, grand n’importe quoi comme d’hab.  Airport : Newark toujours (Openskies a récemment ouvert une arrivée à JFK mais Newark c’est sympa, on voit Manhattan de la salle de contrôle des passeports) avec des formalités bizarrement écourtées pour moi. Peut-être tiennent-ils compte du nombre de fois où j’ai mis les pieds dans leur pays. Taxi facile (attention les péages autoroutiers pas compris dans le prix annoncé) avec l’apparition de Big Apple à l’approche du Lincoln tunnel.
 
 L’hôtel, cette fois, sera sur le 1ère avenue et la 44ème. Comme j’étais sans ma femme (ma fille passait son bac) je ne voulais pas être trop loin. Hôtel au nom bizarre : the West Tower at One UN Plaza, juste en face des Nations Unis. J’ai réservé une chambre d’angle. On me donne une chambre ordinaire. Je rouspète. Ils obtempèrent. À New York  c’est facile de discuter surtout quand on a des arguments. Le voucher de Booking précisait une d’angle. Chambre d’angle donc et quel angle ! D’un cote Manhattan Ouest avec à droite le Chrysler dont on ne dira jamais assez que c'est un des bâtiments les plus fascinants du monde, un des plus photogéniques et à gauche l’Empire State. À droite du Chrysler au bout de la 45ème avec un bon télé l’Hudson river. Côté nord, vue sur l’East river avec Roosevelt Island relié à Manhattan par le Queensborogh Bridge pour les voitures et par un funiculaire pour les piétons (que je prendrai le vendredi) avec en prime le matin lever du soleil. Le tout du 36ème étage. Curiosité New Yorkaise : de plus en plus d’hôtels commencent très haut. L’hôtel que j’occupe va du 29ème étage jusqu’au 39ème.  Marrant non ?
 
  
 
    
 
 

 
Mon taxi me dépose à l’hôtel vers 14h, (20h heure française), je pose ma valise sans la défaire (je ne suis pas le genre à remplir les tiroirs), sors mon Canon 5D MARK 3 avec mon 70-200 et pars aussitôt à la chasse aux photos. Le temps est gris et chaud. J’espère que ça va s’améliorer, sinon je suis condamné à shooter en noir et blanc. Je me dis ça pour me consoler. De toute façon ce soir gris ou bleu, la nuit le ciel de New York vire au multicolore et avec des bons temps de pose ça devrait faire l’affaire.
 
Vers 18h je dine seul et vite au resto Le Marais, 46ème entre 7 et 6, à quelques mètres du bouillonnant Times Square. Resto de viande, qualité irréprochable. Je reconnais Dany le maitre de rang. Il me reconnait à peine, mais il n’a pas l’air dans son assiette cette fois. Tant pis.
Le soir, séance photo dans ma chambre. 
 

     

 
 
    
 
 
Lundi 17 juin

Réveil vers 4 heures. Jet-lag. A New York on récupère une heure par jour. Ce qui fait qu’on est parfaitement réglé le jour où on reprend l’avion. Petit déj plutôt minable, mais la vue compense.
 
    
 

 
Au 30ème, vue à180°entre l’East River et le Brooklyn bridge et le bas de Manhattan avec la nouvelle Freedom Tower enfin achevée mais pas encore occupée. Au resto, beaucoup de costumes cravates vu qu’on est en face des Nations Unis.
 
1er jour. Il fait splendide sur la 1ère avenue, ambiance festive, joyeuse. À New York personne ne fait la gueule, c’est la règle. Il faut chaud, l’été est bien installé. Parait qu’à Paris, il se fait désirer et les pluies sont diluviennes. Le climat parisien vire au grand n’importe quoi. A New York par contre temps idéal pour les vélibs qui ont fait leur apparition.
 



 
20 blocks de marche plus bas, New York University où nous attend vers 9h comme d’hab l’ultrapro Ken Beecham.
 
    


Il nous remet notre dossier en échange de 1800$ en espèces, ni chèques ni euros (attention les américains ne veulent pas d’euros, ni en chèque ni en espèces,  toujours des dollars, prévoir d’en apporter avec soi, sinon le taux de change est un massacre).
 
 
 

 

1er conférencier  Cyril Evian 
Université de Maryland, Philadelphie

 


 

 
 Il traitera des extractions-implantation-immédiate dans des conditions cliniques idéales et une satisfaction optimisée du patient. C’est toujours le même discours : pour optimiser on complique, et vas-y que je te comble l’alvéole, que je te mets des membranes, des substituts muqueux et du PRF et des tas de choses pour que tout soit parfait. Inutile de préciser que tout ça a un coût, en France on dit une blinde. Pour moi qui n’ose pas encore faire payer une membrane ou du bioOss quand je ne les ai pas prévus, ça me fait tout drôle de les voir faire leur cuisine de trois toques Michelin avec prélèvement sanguin, centrifugeuse et tout le tralala. 
 
Le cours  présente les techniques qui permettent d’extraire la dent, de placer l’implant immédiatement dans l’alvéole, tout en conservant la forme actuelle des tissus mous. Une gageure. J’en sais quelque chose. Des dispositifs de guérisons sous-gingivales sont utilisés pour maintenir la forme de la gencive. Les interventions chirurgicales exposées montrent une greffe osseuse et de tissus mous au moment de la pose de l'implant. 
Lova et Raphaël traduisent, discutent, objectent, réfutent, questionnent. C’est comme si je n’avais pas quitté NYU.
Après la pause : Considérations sur l’occlusion en implantologie. 
L’occlusion devra privilégier l’axe de l’implant, bien évidemment.
En conclusion il nous vanta l’excellence de l’University de Philadelphie, sa ville qui est aussi celle de Rocky Balboa (je traduis : Sylvester Stallone) qui y a sa statue. Sont dingues ces américains. Et Evian n’a rien trouvé de mieux que de poser à côté de lui !

 
 
A midi toujours les petits restos du coin. Le soir je suis rentré shooter ma fascinante vue au coucher du soleil.
 

 
 
Mardi 18 juin

Un conférencier israélien le dr Ziv Mazor tout la journée.
 

 
Prof à l’université Hadassah de Jérusalem, chercheur clinique sur l’augmentation osseuse et l’élévation du plancher sinusien. Pratique privée en paro et en implanto à Ra’ananna en Israël, un petit bled sympa mais léthargique à 15 kms au nord de Tel Aviv. 
Avances et considérations cliniques sur les sinus et augmentations des crêtes
Il nous raconta des cas intéressants comme celui de ce praticien qui s’était persuadé pendant longtemps qu’on pouvait résoudre une parodontite localisée sévère par une extraction-implantation-immédiate avec un implant de marque premium, Straumann (en l’occurrence celui que je pose depuis 5 ans). Je me suis même fait gentiment charrier pendant l’exposé car, juste avant, j’affirmais exactement la même chose. Le cas présenté par Mazor est hautement probant, mais je trouve très imprudent de généraliser à partir d’un cas, surtout à NYU, car pour ma part, je peux montrer des cas où justement les extraction-implantation-immédiate d’une dent paradontolysée en face préterminale permettent avec Straumann de conserver ce qu’il reste d’os, mais que suis-je devant ce géant ? Cela dit, il faudra admettre jusqu’à ce que de nouvelles études n’arrivent qu’il reste dans cette discipline une grande part de mystère qu’aucun praticien n’a réussi à percer jusqu’à présent. Et je me rappelle la phrase d’Adi Palti, il y a deux ans à NYU : « s’il fallait des études scientifiques irréfutables et complètes pour implanter nous ne pourrions pas poser d’implant. » Peut-être faut-il distinguer entre une parodontite hyper agressive et une parodontite modérée. A suivre…
            
 
 
Mercredi 19 juin–––– Mickael Sonick

Sémillant conférencier qu’on retrouve avec plaisir. Victime de Sandy, il fut contraint d’annuler la journée de novembre, son cabinet et sa maison ayant été touchés.
Sonick qui commence à mentir sur son âge – mauvais ça –  qui se teint les cheveux, mais cette fois on n’a pas eu droit à la photo de son avion privé. Peut-être détruit par l’ouragan.
Seul bémol à sa brillante pédagogie et à son charisme : l’iconographie ne change pas énormément d’un cours à l’autre, comme s’il oubliait que pour certains d’entre nous, on se le tape pour la 3ème fois. Pourrait mettre plus de nouvelles photos. Cela dit, je le comprends, quand je vois le temps que ça me prend de pondre ce blog illustré…
Par contre des images claires, des tableaux très didactiques, très pédagogiques, mais hélas toujours les mêmes cas qui reviennent.
Heureusement on lui doit la phrase de l’année : 
 
Le succès vient d’un bon jugement
Un bon jugement vient de l’expérience
Et l’expérience vient d’un mauvais jugement

 
Du coup l’après-midi, on a fait l’University buissonnière. Avec 2 jeunes chirdent strasbourgeois, on a pris un water-taxi, une sorte de ferry qui fait le tour de Manhattan. Fantastique. À faire et à refaire, même si ça fait cliché du parfait touriste.
 
    
 




On a raté le sujet de l’après-midi : Régénération osseuse pour un placement idéal d’implant, mais la ballade fut fabuleuse.
 
 
Jeudi 20 juin––– Georges Romanos


 
    
 
Le plus sympa, le plus nerveux, le plus titré, le plus speedé, le plus beau gosse même s’il est un peu trop enrobé. J’aime bien aussi sa femme.
Qu’est ce qu’un implant successful ? 
C’est un implant qui n’est pas mobile, qui n’est pas douloureux, qui ne saigne pas, qui ne suppure pas, sondage inférieur à 3 même, et perte osseuse inférieur à 2 millimètres, et à 0,2 millimètres la première année de mise en charge.  D’où cette notion récurrente de survie implantaire et de réussite implantaire. Ce n’est pas la même chose. Croyez-moi !
 

 
Transition toute trouvée sur les complications et leur résolution en implantologie. Cours vivant, animé, interactif. Romanos n’a pas peur de la contradiction, en redemande.
Prof très attachant, très passionné, très près de son auditoire.
 

 
J’ai lutté pour réunir le couple pour une photo; elle était venue le chercher incognito à NYU pour diner à Manhattan ; on a du la courser pour l’obliger à poser avec son mari. 
En fin d’après-midi remise de diplôme pour Manuel de Porto (Portugal) 
 

 
Ensuite ballade à Central Park. De la 40ème à la 90ème puis de la 90ème à la 45ème à pied. Pas la peine de dire que ce fut sublime. Spectacle permanent. Je peux y passer la journée.
 
    
 

 
Le soir diner au Marais entre potes avec comme invités d’honneur Gilles Boukris inventeur d’implant et d’accessoires assortis et madame.
 
    


 
 
Vendredi 21 juin

Christian Stappert,

dont on apprendra en intro qu’il vient de divorcer d’une ortho (dontiste pas une religieuse) pour en épouser une autre. C’est Ken Beacham qui a vendu la mèche et ça a fait marrer tout le monde. 
Même lui.
Son sujet : Comment aménager les tissus mous avec succès. Trop galère. En France, à Vanves, dans ma douillette banlieue, pas le courage de baratiner pour une greffe conjonctive qui coutera au patient quelques centaines d’euros de plus. Mes patients s’en foutent. Ou alors c’est parce que ceux qui ne s’en foutent pas vont consulter ailleurs. Cela dit, s’ils insistent je la leur fais. Mais le même Adi Palti a dit que ça finissait toujours par s’estomper.
L’après-midi pas de cours. À New York on respecte ceux qui font shabbat (à Paris c’est plus compliqué). Visite de Roosevelt Island. Accès par le funiculaire qui survole le Queensborogh Bridge. Petite île tranquille avec un mémorial, une vue sur le côté Est de Manhattan et de drôles de rencontres. Je me demande s’il n’y a pas un hôpital psychiatrique sur l’ile. 
 

    

 
 
Samedi

à Brooklyn chez mes amis Jacqueline et Jerry Weiss dans leur immense maison de Midhood 

Et 
Dimanche 

Newark pour reprendre l’avion qui avait un max de retard (ça existe les avions qui décollent à l’heure?). Ce qui m’a obligé à annuler mes patients du lundi matin.
 
Les potes du mois de juin
 

 
Lova Razafindrakoti ou RAZAFINDRAKOTO , (il a écrit i sur mon portable et il y a o sur son site) praticien français de Marne La Vallée, d’origine malgache, « je suis malgache, marié à une malgache avec des enfants malgaches » ; traducteur bénévole, a décidé de quitter la France pour le Canada, Montréal. Discours sympa, encourageant, tonique, « les échecs, faut s’en foutre, faut être cool, pas s’angoisser, c’est normal, ça arrive, et à tout le monde, tu le dis au patient, comme ça il est préparé »… « quand Raphael m’a annoncé que j’allais traduire j’ai fait des insomnies, et puis ça s’est bien passé, tu te rends compte, j’ai commencé le Post Graduate il y a 4 ans, j’étais comme tout le monde, quand Benjamin (Perelle) ne traduisait pas je pigeais rien et puis avec le temps la terminologie a fini par rentrer et un jour sans même t’en rendre compte, tu comprends tout et même tu peux traduire ; je te jure, tu verras, toi aussi un jour tu traduiras, je t’assure... » « Oui je quitte la France, y en a marre de la France, c’est plus un pays tendance, je ne m’éclate plus, oui d’accord j’ai un cab qui tourne bien, un confort sympa mais je pense qu’il y a mieux à faire ailleurs… j’ai obtenu l’équivalence pour exercer à Montréal… on tente, on verra bien... au pire je reviens… »
Bravo Lova, si tu ne changes pas d’avis alors bon vent et donne de tes nouvelles.
David Labouse et Mikael Elbaz de Strasbourg, deux salusses de grand chemin promis à un grand avenir professionnel
 
 

 

 

 

David est installé à son compte à Strasbourg,

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aziz de Casablanca (Maroc) qui se languissait de sa femme et de ses enfants au point de dialoguer avec eux tous les jours sur son iPhone en Facetime. Wifi gratuite à NYU. Encore heureux…

 

Arno Callière un dentiste franco-espagnol installé à Valence, gros cab, gros cas, staff de 30 personnes, passionné par la pêche au gros (il voit tout en gros), a son gros bateau ancré au port, sort en mer une à deux fois par semaine, parfois avec ses gosses, a profité de son Post Graduate pour aller à Brooklyn acheter des très gros moulinets de super qualité qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
 
 

 
Un autre dont j’ai oubli le nom, installé à Saint Martin, célibataire ou plutôt marié avec la mer et ses planches, ne vit que pour le surf, a installé son cab pas trop loin des vagues pour n’en rater aucune.
 
Benoit de Tour, France, doit bientôt préparer sa thèse de sortie.

 
 

 
Les iraniens privés de visas étaient absents, il y avait des colombiens, des équatoriens, des chiliens, des brésiliens, des tas de gens de partout. Ambiance impossible à reproduire en France. C’est uniquement à New York ça !
Zina de Sousse (Tunisie), poseuse Straumann, célibataire et femme libérée. Être une femme libérée en Tunisie, ça ne doit pas être facile. Mais est-elle si libérée que ça ? En tous cas elle fait des sinus elle ! On espère quand même qu’elle va bientôt se marier.
 
 

 
Avec elle, les strasbourgeois et Aziz on a fait le Brooklyn Bridge, the River Café (fermé à cause de Sandy), NYU Store pour s’acheter des blouses et des porte-clés, et B&H (la FNAC orthodoxe de New York) : à voir absolument. Une autre planète. Même pour moi !
 
 



 
Un étudiant israélien qui avait fini son cursus en Israël et qui était ici pour se spécialiser en implantologie : il nous a confié que depuis le début de l’année – on est en juin – il avait posé 90 implants ! Incroyable quand on pense qu’un français en pose au max une vingtaine au cours des 2 ans de son D.U. L’année coute en moyenne 50 K€ + le reste. Faut amortir. On lui a demandé comment il se finançait. Comme d’hab, un tiers lui (petits boulots), un tiers une banque, un tiers les parents. Eh oui…
 
Au centre entre David et Mikael. 
 

 
Manuel le portugais de Porto qui présentait son mémoire dans lequel il rendait hommage à son « mentor » Gilles Boukris. Manuel qui croyait que j’avais transporté 10 kilos de matos photo juste pour « mater les belles américaines ». En tous cas, chapeau, lui au moins fait les sinus avec la trousse d’IDI !
 
 

 
Enfin il y avait celui sans lequel mon NYU n’aurait pas lieu
Raphael Bettach , merci à toi, mon ami, pour ta générosité. 
 
    


 
Et son implant qu’il aura du baptiser Bullet, Bettach’s Bullet. Moi je trouve qu’il a des airs de Lino Ventura, ce Raphi. En tous cas chapeau, une revue super sérieuse a publié un article sur son nouvel implant, l’IDall, l’implant qu’on met avec un seul foret. Il en était super fier. Ça se comprend ! A essayer, pourquoi pas ! Mais avant, faudrait peut-être qu’au cab on se mette au sinus lift. Sinon un jour on mourra de honte. Et puis, faudrait peut-être aussi que je commence à réfléchir à un sujet de conclusion de mon PG. Pour 2017 ou 2018… J’ai le temps, je n’ai pas encore essayé tous les hôtels de New York !
 
 

 
Je crois que je n’ai rien oublié ; 

Ah si ! Les travaux ne sont toujours pas terminés. Ils doivent reprendre mon plan de travail début septembre pour le modifier – 3 jours d’arrêt de travail forcé. Heureusement il y a les fêtes de la nouvelle année – et le générateur du Cône Beam perd de l’huile, ce qui signifie qu’il faut le changer et négocier dur pour ne pas que ça nous coute un bras. Sans parler qu’il nous manque une assistante et qu’on ne l’a pas encore recrutée. Et puis août, c’est calme. Etc…
Dernière chose : ma fille ainé aidée par Alexandre son mari et le dr Kadoch (ça ne s’invente pas) l’obstétricien, le 23 juillet dernier, a mis au monde en chantant des airs d’opéra – elle est soprano coloratur – un petit Jules. Mazal tov !
Voilà ! Rendez-vous en novembre prochain, du 4 au 8, à Manhattan avec de la neige, du froid, des ouragans, un nouvel hôtel (j’essaierais bien The Standard) et des milliers de nouvelles photos !