mardi 30 octobre 2012  NEW YORK  écrasé par Sandy
 
Pas d’électricité et métro inondé jusqu’à la 40ème rue, 12000 vols annulés, 6 millions de personnes sans électricité, des milliards de dégâts.
 
On ignora jusqu’à la dernière minute si on allait pouvoir partir. Le marathon de New York sera annulé. NYU  qui est situé sur la 24ème rue est aussi inondé. Restait à savoir si en quelques jours ça pouvait être remis en place.

 
 
Finalement, miracle, on décolle, la session n’a pas été annulée, aucun coup de fil de Raphael Bettach, ouf ! La photo du dessus n’est pas de moi ; je n’y étais pas encore.
 
Je suis un peu préoccupé par la situation au cab. Mon assistante en poste depuis 4 ans me quitte pour le soleil du sud de la France. À mon retour, je vais devoir de nouveau en former une nouvelle. Mais ce n’est pas aussi grave que ça, car cette fois-ci ce sera plus facile, la formation de la nouvelle était bien entamée. Rendons hommage à la loyauté de la partante ; ce n’est pas tous les jours qu’une assistante vous donne six mois de préavis avec prolongations si nécessaire. Merci Saliha et bon vent !
 
Dimanche 4 novembre 
 
Atterrissage à Newark. Voltrès confortable. On avait pris nos billets sur Openskies, une filiale de British Airways qui propose des avions remplis de  première classe ; et comme je m’y suis pris plusieurs mois à l’avance, ce fut à peine plus cher qu’un vol régulier acheté la veille. Les formalités de douane sont rapides ; beaucoup moins de monde que d’habitude.
 
A la sortie de l’aéroport contrairement à notre appréhension, pas de difficulté pour trouver un taxi. Fluide jusqu’à Manhattan. On y est en un rien de temps. Même la 44ème rue, cauchemar des chauffeurs de taxis, est fluide. Trop même. 
New York est vide. Malaise…
 
J’ai repris le même hôtel qu’en juin,  l’Hôtel intercontinental à deux foulées de Times Square, à une bonne douzaine de blocks de Central Park et une vingtaine de NYU. Hôtel sympa, cher, mais sympa.
 
 En quelques secondes on constate pour la énième fois que New York est toujours la ville des extrêmes et même des extrêmes angoissants. En une semaine on a vu les quatre saisons, j’y ai pris mes meilleures photos de Big Apple sous la neige, sous le soleil, sous la pluie, dans la tempête. 
 
Dimanche retrouvailles avec Times Square vide. La ville est comme sidérée. Mais en quelques heures ça va se remplir de nouveau d’une façon prodigieuse.
 
L’effet Sandy. On l’a échappé belle. 
 
Sandy, on est arrivé juste après. Des copains ont eu moins de chance. Ils étaient là la semaine précédente et ils ont tous subi, l’ouragan, les pluies diluviennes, la peur, les coupures d’électricité, d’eau, de chauffage, les pannes d’approvisionnement, l’effroyable sensation de fin du monde.
 
On a vu quoi nous : pas grand-chose. New York est une ville immortelle qui renait continuellement de ses cendres. Et à une vitesse prodigieuse.
 
A la sortie de l’aéroport, on a vu la queue aux pompes à essence du New Jersey, mais nous on ne se sentait pas trop concernés. Par contre on a vu nos potes de Brooklyn se lever en pleine nuit (ce sont des ashkénazes qui sont de toute façon insomniaques depuis la shoah de leurs parents) pour aller faire le plein. On a vu Coney Island ravagé, on a vu Staten Island encore chaos, mais bon ce n’était pas non plus l’apocalypse partout.
 
Le choc pour moi ça a été de voir Times Square vide.
 
Je ne rigole pas. Times Square vide. Je suis allé à New York un nombre de fois que je ne compte plus, jamais je n’avais jamais vu Times Square autrement que grouillant de monde.  J’étais comme hébété,  trop impressionné pour prendre des photos. J’aurais du. Hélas je ne suis pas photo journaliste
 

 
 
 
    
 
 
    
 
 
On a vu quoi aussi, on a vu l’élection présidentielle, enfin, on l’a vue sans la voir, pas une affiche. À peine sur Times Square les deux challengers apparaissaient furtivement sur des écrans géants  interviewés par des journalistes TV.
 
Question : pourquoi l’élection américaine fut-elle si discrète à New York ? Sandy ? La crise éco ? Désintérêt des newyorkais pour la politique ?
 
Pas du tout. Pourquoi alors ?
 
Parce que les américains sont pragmatiques, nous dira un chauffeur de taxi fraichement débarqué de son Burkina-Faso : là où c’est sans surprises les candidats ne perdent pas de temps et encore moins d’argent  dans d’inutiles campagnes d’affichages. En effet je n’ai pas vu une seul affiche. À New York, et dans tout l’état, Obama était donné gagnant haut la main, donc il est allé ailleurs dépenser ses dollars.
 
Et Sandy à Manhattan ? Pas grand-chose à part la présence de l’armée et de leurs Hummers – surtout dans le sud – pour prévenir les émeutes et les pillages. On a vu Seagate dévasté (une zone résidentielle au bord de l’océan dans le sud de Brooklyn). Mon ami Jerry a tenté de me faire passer pour un journaliste pour que je puisse prendre des photos à l’intérieur, mais le type de la sécurité n’a pas été dupe. On y est entré à pied et j’ai pris en douce quelques photos de maisons dévastées. Il y avait des queues interminables pour recevoir un peu de nourriture. On a longé le bord de mer de Coney Island, le quartier russe, la promenade en bois. Il n’était pas rare de voir les gens à la fenêtre à la recherche d’un peu de chaleur, vu que des dizaines de milliers de logements dans cette zone étaient privés d’eau et d’électricité et donc de chauffage.
 


  
   

 
NYU début de session : lundi 5 novembre
 
 
La promo 2012 a rajeuni ; des jeunes fraichement diplômés nous ont rejoints. De toute la France, des chirdents aux dents longues sont venus se perfectionner en implantologie. Je me suis dit la relève est assuré. Et effectivement les jeunes dentistes montrent un volontarisme étonnant qui n’a plus rien à voir avec la frilosité des débuts de l’implantologie, mais il faut reconnaitre que les implants d’aujourd'hui ne sont pas ceux d’hier et le taux d’échec est devenu quasi insignifiant même si on n’est pas un praticien chevronné. Autre détail : ces jeunes savaient que l’implantologie existait quand ils ont commencé leurs études. Ce qui n’est pas le cas de ma génération.
 
 
Le quartier de la 1er avenue est toujours aussi magique, avec l’ONU, l’East River, les hôpitaux, les universités, les filles mignonnes en uniforme, les clodos, les baraques fumantes de bouffe, le hallal a fait son apparition chez les vendeurs de Hotdogs.
 
    
East River    
    
    
    
NYU COLLEGE OF DENTISTRY
 
 
LUNDI    
 

George Romanos un gréco américain charismatique et sûr de lui nous a expliqué en nœud pap pourquoi il était le meilleur implantologue. Sa conférence traitera brillamment des avancées et des innovations dans les augmentations de crêtes. Avec beaucoup de discussions. 

 
 
 
MARDI
 
Pas de Michael Sonick comme c’était prévu. Le sémillant conférencier de Fairfield (Connecticut) fut la dernière victime de Sandy. A cause de l’ouragan il dut tout annuler, on ne sait pas si c’est son cab qui a été dévasté ou sa maison mais il a annulé. Inondation probablement comme la cantine de NYU inondée elle aussi.
 

 
A la place le dr Spiridon Condos (installé à Central Park West) nous a parlé des progrès et des avancées dans l’implantologie esthétique. Les progrès sont dingues, on gagne en résultats, en prédictibilité mais ça rallonge les délais. Au point que parfois on trouve ça un tantinet fou. 2 ans pour finaliser une dent manquante, ça peut rendre un patient impatient…
 
MERCREDI  

Robert Bagoff nous avait promis une live surgery mais Sandy n’a pas voulu… il a brodé comme il a pu. Très intéressant.
 
JEUDI  
 

 
Avec Arnold Weisgold, nous débattrons du dilemme numéro 1 de l’implantologie : conserver la dent naturelle au risque de perdre de l’os ou la remplacer préventivement par un implant dans une zone esthétique. Avec illustration sur l’épineux problème de la papille. Dont’ touch the papilla ! disait Tarnow. 
 
 

 
 
Certes mais quelquefois on ne peut pas faire autrement ... que prier pour que le sourire ne soit pas trop gingival.
 

 
L’APRES-MIDI Dr Jay Laudenbach traitera des cas complexes
 
 
Et VENDREDI Zial Jalbout nous parlera de la minimaly invasive surgery.

 
Conférences toujours de qualité, iconographie irréprochable, professionnalisme, diction impeccable, tout fut top mais surtout c’est l’ambiance qui fut extraordinaire, totale détente, ambiance bon-enfant , sourire à tous les étages. Ken Beacham le vice doyen qui commence à me reconnaitre (à force) est extraordinaire de fairplay, de savoir vivre, d’élégance, une allure d’acteur américain. 
 

 

 

 
 

 
 
L’idée qui se dégage de cette session (et des précédentes) c’est que l’implantologie aujourd'hui sort petit à petit de son far West, les implantologues sortent de leur dégaine de chercheurs d’or pour devenir des cliniciens cohérents.  L’idée c’est que bientôt ce sera une vraie discipline universitaire ; oui  je sais on va me sauter dessus : mais ça l’est déjà ! Non ça le sera quand ce sera enseigné dans le cursus normal d’un étudiant en dentaire. Or ce n’est pas le cas. En implantologie les données acquises de la science à part l’ostéointégration et la biocompatibilité du titane…
 
Il y eut une époque où en Faculté on enseignait l’anatomie dentaire comparée, les dentures chez les animaux, pour montrer l’évolution de l’animal vers l’humain. Ensuite il y eut l’histoire de la dentisterie avec en tête Fauchard et ses tenailles,  justement pour montrer ce qui  avait fondamentalement changé, pour montrer qu’on avait enfin fait sortir le métier des salons de barbier. J’ai connu l’implantologie du début avec ses grands n’importe quoi qu’on voulait ériger en dogmes immuables. J’ai connu l’implantologie où les praticiens s’échinaient à convaincre le néophyte que c’était trop casse gueule pour lui. J’ai connu l’implantologie où dans les DU on apprenait à l’étudiant « à ne pas poser d’implant », à adresser, à rester dans son ignorance. Aujourd'hui c’est mieux, mais il y a encore du chemin à parcourir. Surtout en France.
 
Pour finir par toujours la même conclusion, le thème principale qui revient sans cesse : prédictibilité, extraction atraumatique, extraction préventive,  optimiser  le future site de l’implant pour une meilleure prédictibilité. Les accessoires sont de plus en plus nombreux pour améliorer le résultat final, le pronostic, le taux de succès (à ne pas confondre avec le taux de survie qui est souvent un taux d’échec déguisé).
 
 
Membrane, PRF, ROG, PRGF, bioOss, greffe allogéniques, autogéniques, xénogreffes, etc…… Tout est bon pour limiter la destruction naturelle de l’os alvéolaire

 


Mais au final, même si c’est passionnant de venir 2 fois par an prendre le pouls de cette Amérique toujours innovante, je me demande parfois s’ils n’en font pas un peu trop dans la sophistication. En tous cas les conférenciers n’ont pas peur du débat. Au contraire on dirait qu’ils sont là pour ça. Ils aiment le challenge, ils aiment qu’on discute leur point de vue, qu’on les contredise, qu’on leur fasse partager notre vision personnelle. Ils ne se vexent pas quand on leur coupe la parole ou qu’on discute entre nous d’un de leur argument. C’est ça New York, c’est ça ce qu’il faut venir chercher à NYU.
Mais en implantologie et en dentisterie en général la conclusion résonnera toujours avec la même universalité : rien ne vaut ses dents naturelles ; alors brossez-les soigneusement !
Discussions entre français pendant la pause ; le moins qu’on puisse dire est que l’ambiance est extrêmement décontracté ; rien à voir avec la tension et la rigidité des facs françaises.

Remise des diplômes avec casquette américaine en prime ; marketing first !

On se met en place pour la photo, il y a un brésilien dans le groupe ; cherchez le !

Match PSG-Tours : David contre Goliath 

Ruben Abbou toujours aussi serviable

Neige surprenante le mercredi qui nous surprend tous, le lendemain le temps sera printanier. 

Pause déjeuner

 
Un cas incroyable qui avait mal commencé dans un cabinet low-cost d’un pays low-cost
 

 
Chauffage d’appoint (merci Sandy)
 
 

 
Le conférencier Robert Bagoff, Raphaël Bettach le responsable des frenchies, quelques iraniens (toujours en costume cravate) et comme chaque session une belle iranienne (une sensuelle persane ou une espionne de Téhéran ?) 
 

 
 

 
Benjamin Perelle notre traducteur émérite qui présente sa thèse laser et implantologie
 

Un enseignant des étages supérieurs venu en touriste… 
 
 

pour faire un petit roupillon.
 
 
New York et ses marines, New York et ses cops.
 
 

 

Last day, temps de rêve à Central Park, j’ai séché la matinée pour la premiere fois, ma femme voulait faire du shopping (on a ramené une valise pleine de UGG)
 

 
Prochain rendez-vous : juin 2013, Central Park sera en fleur
 
Le génie américain du marketing ce sont ces documents remis à la fin de la semaine par le vice doyen qui meurt d’envie qu’on revienne à NYU au mois de juin encore plus nombreux. Trop fort ! Entre parenthèses j’ai été très étonné par les revenus des dentistes américains. Je m’attendais à plus. A beaucoup plus. Non ?
Prochaine session : du 17 au 22 juin 2013.
En même temps que NYU se tenait le Congrès hassidique annuel du mouvement loubavitch ; les envoyés du rabbi M.M. SCHEERSON ont du à cause de Sandy qui a dévasté les salles de Brooklyn se diviser en plusieurs groupes au Hilton de la 6ème avenue pour tenir leur congrès. On reconnait en bas au centre droit le rav Schmuel Azimov le pilier du Habad en France.

 
 

 

 
 
Une patiente m’a demandé qui était le photographe qui m’avait pris ce portrait sympa. 
A bientôt 
GA